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mirabelle-cerisier 金の桜 - Page 9

  • Elégie orientale

    Fantômes de la douleur

     

    ELEGIE ORIENTALE (VOSTOCHNAYA ELEGIA, 1996) – Alexander Sokourov

    Court-métrage documentaire d'une vingtaine de minutes, le film de Sokourov est d'une envoûtante nostalgie.

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  • Kaili Blues

    Une jeunesse qui se perd... Un film qui se perd

     

    KAILI BLUES – Bi Gan

    Trois semaines avant la sortie du bien plus délicat Mekong Stories, la presse française s'est ruée sur ce premier film chinois, propulsé comme le renouveau asiatique. Si nos salles aspirent en effet à des créations cinématographiques autres que celles des chefs de file habituels – mais eux-même subissent de plus en plus les difficultés de la distribution – l'engouement à propos de Kaili Blues demeure quelque peu surprenant et réellement abusif. Le film de Bi Gan est certes intriguant, mais il abonde aussi de nombreux défauts et n'est pas à l'abri de tics typiques à la production asiatique des dernières années. N'y voyons pas du recyclage mais plutôt une réelle incapacité à incarner le trouble de son personnage principal.

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  • Je ne regrette rien de ma jeunesse

    Idéalisme, quand tu nous tiens...

     

    JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE (WAGA SEISHUN NI KUINASHI, 1947) – Akira Kurosawa

    Parmi les nombreux films d'Akira Kurosawa qui ressortent actuellement chez Wild Side, Je ne regrette rien de ma jeunesse est un inédit surprenant au sein de sa carrière. Réalisé juste avant les films avec « sa muse » Toshiro Mifune, Je ne regrette de ma jeunesse dresse un portrait de femme à travers les âges, fait surprenant dans la carrière d'un cinéaste aussi marqué par les figures masculines, et l'interrogation constante de la virilité et des codes d'honneur des hommes. Ce ponctuel virage au féminin révèle, tout en restant fidèle au sens esthétique et à la noirceur du cinéaste, un surprenant idéalisme.

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  • Les Anges déchus

    L'image révoltée comme les personnages

    LES ANGES DECHUS (FALLEN ANGELS, 1996) – Wong Kar-wai

    C'est un film sur des personnages désaxés, au bord de l'implosion, au bord de la crise, tous marqués par un souci de communication avec le monde extérieur. Le coup de force d'un de ces premiers films du célèbre réalisateur hong-kongais est de nous faire basculer directement dans l'esprit de ses personnages : le visuel et l’esthétique si vertigineux du cinéaste prolongent ici l'état d'esprit de ses personnages. Habilement, les affres de chacun emplissent l'écran les unes après les autres, dans une folle succession d'images détournées, désaxées, déchues de tout caractère réaliste. L'utilisation fréquente et presque provocatrice du grand angle à tous les plans fait que l'écran semble se tordre comme une feuille de papier sans cesse pliée dans tous les sens, à l'image de ce bouillonnement intérieur que vivent les protagonistes.

     

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  • Hommage à l’eau et aux oiseaux - Récital Kotaro Fukuma

    L'eau, les oiseaux, le piano

     

    Une réflexion à partir du RECITAL de KOTARU FUKUMA, organisé par les Musicales de Croissy le 31 janvier 2016.

     

    Parler de musique a toujours été une difficulté sur ce blog, son auteur n'étant pas une musicienne, ne maîtrisant guère l'histoire de la musique, et encore moins son langage.

    Peut-être la découverte du récital du Fukuma inaugure-t-elle une autre manière d'évoquer une représentation musical, dans la modeste intention de ce blog à faire découvrir des oeuvres tout en permettant des ouvertures, par l'interprétation, vers d'autres créations.

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  • Kurozuka

    KUROZUKA

     

    à propos du spectacle de kabuki interprété par la compagnie Kinoshita-Kabuki

     

    Supervision : Yuichi Kinoshita
    Mise en scène, scénographie : Kunio Sugihara
    Avec : Yuya Ogaki, Wataru Kitao, Kimio Taketani, Shinya Natsume, Kan Fukuhara

     

    La pièce interprétée en ce début d'année 2016 à la MCJP proposait un alliage audacieux entre l'ancien et le moderne. L'ancien, c'est cet art du kabuki, avec sa codification de jeu et d'habillage, sa gestuelle précise, ses poses et expressions significatives, restitués fidèlement pour une adaptation d'une pièce de 1939. Le moderne, c'est la jeunesse de cette compagnie, qui intègre des motifs contemporains surprenants au sein de cette restitution du kabuki.

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  • Notre Petite Soeur

    L'éternité et une plage

     

    NOTRE PETITE SŒUR (UMIMACHI DIARY) – Hirokazu Koreeda

     

    Avec Notre Petite sœur, Hirokazu Koreeda confirme le chemin, total, vers la lumière entrepris avec I Wish, nos vœux secrets, trois ans plus tôt. La noirceur de Nobody Knows s'est estompée, le regard cinglant et glaçant sur la famille ou la société de Still Walking et Air Doll s'est mué en une tendre observation des rites conviviaux et quotidiens.

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  • Mountains May Depart

    Take Care

     

    AU-DELA DES MONTAGNES (SHAN HE GU REN) – Jia Zhangke

     

    En revoyant Au-delà des montagnes, que j'avais préalablement découvert à Cannes en mai, ce ne fut pas l'émotion de la première projection mais l'étrangeté du film de Jia Zhangke qui me frappa. Car là se tient un cinéma de l'au-delà, une proposition nouvelle, déstabilisante par son rythme, ses choix narratifs, posant des protagonistes aux choix déconcertants, se permettant d'audacieuses ellipses ou des résolutions atypiques. Le cinéma de la contemplation et du paysage de Zhangke subsiste mais est néanmoins soumis à une métamorphose. Sous nos yeux, les images s'inondent de la souplesse numérique, les couleurs se parent d'un autre étalonnage, celui d'un autre millénaire. C'est la mutation du cinéaste chinois, sa soudaine clairvoyance sur le monde qui empreint les chemins de ce mélodrame à six personnages, trois temps, deux chansons.

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  • Le Garçon et la bête

    Bête de substitution

     

    LE GARÇON ET LA BETE (BAKEMONO NO KO) – Mamoru Hosoda

     

    Le Garçon et la Bête part malheureusement d'un handicap, celui-là même qui ternissait Ame et Yuki : l'évidente inspiration trouvée chez Ghibli pour les premiers pas de son récit, forçant le parallèle. L'idée première du nouveau film d'Hosoda renvoie directement au Voyage de Chihiro, par sa logique d'un jeune héros fragile propulsé dans un monde plus monstrueux, glissé en marge des ruelles sombres. Fort heureusement, la comparaison se limite rapidement à ces quelques motifs, puisque Le Garçon et la Bête rejoint une fantaisie burlesque plus proche de celle déployée sur Summer Wars. Le film, tout en peaufinant les thèmes et les jeux esthétiques chers à Hosoda, indique néanmoins une certaine vanité de son cinéma : la simplification extrême de son propos et de ses émotions dirige l'apparente ambition du projet vers un film d'animation finalement très limité.

     

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  • Les Enfants de la mer

    Transformations dans le ventre de la baleine

     

    LES ENFANTS DE LA MER (KAIJÛ NO KODOMO, 2007) - Daisuke Igarashi

     

    Un manga publié aux éditions Sarbacane, 2007.

     

    Les mangas de Daisuke Igarashi sont des tout organiques, où coexistent l'infiniment grand et l'infiniment petits. Ses deux volumes d'Hanashippanashi (Patati, patata) proposaient ainsi de micro-récits fantastiques, saisissant les bestioles ombrageant les recoins de village ou les insidieuses aspérités nichés dans les pliures de ses personnages. Chez Igarashi, il est souvent question d'anormalités, d'anomalies, de ces « petits trucs » coincés dans les compositions de ses images. Ces microscopiques détails peuvent faire dérailler tout un plan et déclenchent souvent les explosions graphiques, les larges pages. Et pour ce manga, l'attachement aux destins de trois jeunes enfants au bord de l'adolescence donnent à ces pages leur raison d'être et d'émouvoir.

     

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