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Cinéma thaïlandais

  • Cemetery of Splendour

    Un sommeil d'enfance et de vie

    CEMETERY OF SPLENDOUR (RAK TI KHON KAEN) – Apichatpong Weerasethakul

    Si Oncle Boonmee ne m'avait guère convaincue, Cemetery of Splendour annonce un tournant dans l'oeuvre de Weerasethakul. Plus posé que sa Palme d'or, moins radical dans sa contemplation ou sa signification, le dernier film du cinéaste thaïlandais véhicule autant la douceur de son sommeil que la puissance de ses désirs potentiels.

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  • Wonderful Town

    L'étranger 

    Wonderful Town (2008) – Adytia Assarat

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    Ce film thaïlandais, modeste et faisant songer à Still Life (2007, Jia Zhangke), se penche sur la tranquillité d'une petite ville, Takua Pa, peu après les ravages causés sur la côte par le tsunami. Ton, jeune architecte venu surveiller les reconstructions, s'installe dans l'hôtel silencieux de la ville, tenu par une jeune femme. Le film d'Assarat est une histoired'amour ancrée dans ce cadre intemporel, où l'espace et le temps viennent souligner l'idylle vécue et à l'aboutissement tragique. Tout en douceur, Assarat se base sur la contemplation, la flânerie et les jeux de séduction. Tout comme les premières images bruissantes de la mer qui se retire et s'allonge sur la plage, Wonderful Town est ancré dans ce perpétuel déchaînement et refoulement des sensations et des sentiments, statuant la ville à un lieu figé, loin de toute médiatisation des ravages à proximité (ce qui rappelle les villages du barrage des Trois-Gorges).

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    Tout au long du film, les deux amants sont hantés par ces lieux à la fois paradisiaques et inquiétants, concrétisant leur union ou en annonçant l'aboutissement. D'abord séduit par les maisons détruites, Ton les visite, découvrant des traces de vie déjà oubliées : cintres accrochés à la penderie, jouets, accessoires de toilette... C'est d'abord l'aspect « mort », fantômatique qui l'attire avant de s'intéresser à la jeune femme. Mais celle-ci appartient elle-même à ce tableau étrange, écoutant aux portes les étrangers appartenant à la vie réelle, surprise par les chansons délivrées par Ton, autres que celles du silence et du feutrement du parquet. En sa présence, elle se souvient de son enfance, sûrement plus vive que le présent actuel de la ville.

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    Durant leur idylle, les deux jeunes gens, épanouis, s'intéressent plus à l'environnement qui les entourent. De très belles scènes lyriques viennent souligner cette paisibilité, ce « paradis » ensoleillé qui berce leur union. Lentement, la menace couve autour sans qu'ils ne s'en rendent compte, comme si ce tableau enchanteur cachait bien son jeu derrière les apparences. Avec beaucoup de poésie, la fin tragique de cette histoire d'amour, inattendue et sèche, retrouve une certaine beauté par ces lieux. Cependant, la mort survenue retourne dans la mer, symbolisant l'appartenance de Ton au qualitatif d' « étranger ». Cette « wonderful Town », tout en étant fascinante et magique, reste ancré dans un espace-temps immuable et inattaquable.

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