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mirabelle-cerisier 金の桜

  • Drive My Car

    Distances et ambitions

    DRIVE MY CAR (ドライブ・マイ・カー) – Ryûsuke Hamaguchi

    En tant que film-fleuve liant plusieurs thématiques aux portraits de ses personnages, Drive My Car semble aussi abouti et profond qu'un autre film de son réalisateur, Happy Hour, qui ne durait pas moins de cinq heures. Le sens du collectif, l'importance de l'atelier théâtral, la lenteur de révélation des secrets et des douleurs dissimulés comme les tensions entre les hommes et les femmes ou les générations se retrouvent en effet dans Drive My Car. De même, l'écriture du film démontre une propension à tendre vers l'universel, jusqu'à inclure une mise en abîme plurilinguistique, une mise en scène de Oncle Vania d'Anton Tchekhov avec des comédiens d'origines différentes. Pourtant, s'il impressionne par sa rigueur et l'ambition de son propos, ce dernier long-métrage de Hamaguchi n'est pas non plus sans atteindre certaines limites : il s'y joue à la fois la quintessence d'un style singulier et innovant et les signes de sa mise en péril.

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  • La Chance sourit à Mme Nikuko

    Le problème du contraste

    LA CHANCE SOURIT À MADAME NIKUKO (Gyôko no Nikuko-chan 漁港の肉子ちゃん) – Ayumu Watanabe, 2021

    Il y a deux mouvements contraires dans La Chance sourit à Mme Nikuko, nouveau long-métrage de Ayumu Watanabe après Les Enfants de la mer (2019). La dualité qui traverse tout le film, depuis ses personnages en contraste, Mme Nikuko et sa fille Kikurin, jusqu'aux partis pris esthétiques parfois radicaux, se révèle problématique car fait passer les plus indécents messages au prétexte du langage de l'animation.

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  • Contes du hasard et autres fantaisies

    En quête d'imagination

    CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES (GÛZEN TO SÔZÔ 偶然と想像) – Ryûsuke Hamaguchi

    Quelques années après Asako, Hamaguchi réalise Contes du hasard et autres fantaisies, qu'il explique avoir envisagé comme un recueil de nouvelles. En effet, le film est monté à la manière d'un triptyque, où les thèmes du titre sont interrogés à travers trois courts-métrages sans lien apparent. S'il fait preuve d'une rigueur toute formelle dans son scénario et sa mise en scène, l'exercice de style ne convainc pas toujours et pointe les limites d'un cinéma qui peine à muter depuis deux ans.

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  • The Cornered Mouse Dreams of Cheese

    Une relation nébuleuse

    THE CORNERED MOUSE DREAMS OF CHEESE (KYÛSO HA CHÎZU NO YUME O MIRU 窮鼠はチーズの夢を見る, 2020) – Yukisada Isao

    Quelques années après le fascinant Pink and Gray, Yukisada Isao adapte un manga BL de Mizushiro Setona. À partir de cette catégorie éditoriale dont le film est tiré, le BL (Boys' Love), Yukisada cherche à s'inscrire dans la lignée de certaines grandes histoires d'amour impossibles du cinéma et tente, dans un film inégal, quelques ouvertures vers des questions de société.

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  • Love Unto Waste

    Les marginaux se retrouvent

    LOVE UNTO WASTE (Stanley Kwan, 1986)

    Love Unto Waste s'intéresse à une poignée de personnages désoeuvrés, gaspillant le meilleur de leur temps dans des amours malheureux et de nombreuses beuveries insensées. Dans ce film inégal, entre maladresses et fulgurances émouvantes, Stanley Kwan met en avant toute la frustration d'une jeunesse désabusée, en proie à la solitude et peinant à maintenir ses illusions, tout en dressant le portrait d'une Chine aux multiples visages.

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  • 『岸辺の旅』批評

    『岸辺の旅』(黒沢清. 2015年)

    2015年に『岸辺の旅』を初めて見ましたが、当時はあまり面白いと思いませんでした。私は黒沢清監督のホラー映画が好きで、そちらに興味がありました。私を映画に連れて行ってくれた日本人の友達は『岸辺の旅』がとても気に入りました。友達の意見を聞きながら私は大きな違いが感じて、ちょっと寂しくなりました。

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  • Critique de Vers l'autre rive

    Le lien manquant

     

    VERS L'AUTRE RIVE (KISHIBE NO TABI 岸辺の旅) – Kiyoshi Kurosawa , 2015

    Six ans après la première vision de Vers l'autre rive, le regard a muté, sans doute influencé par (les ravages d') une thèse et la meilleure appréciation d'une culture. Malgré le souvenir des déceptions qu'il avait suscité à sa sortie, ce long-métrage trouve parfaitement sa place dans la filmographie du cinéaste. Ses réflexions sur le couple et la mort, sa relecture du deuil et du fantôme suscitent une émotion plus grande, parfois enrichies par certaines spécificités culturelles.

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  • Critique The Bling Ring

    Rêves de luxe

    THE BLING RING (2013) – Sofia Coppola

    Restitution d'un fait divers, The Bling Ring impose un éventail de propositions et de questions plutôt qu'un réel point de vue critique ou nuancé. Le parti pris endossé par Sofia Coppola consiste à rester presque strictement du côté du jeune groupe de délinquants, prolongeant au final les effets d'intimité cloisonnée sur les adolescentes blondes de The Virgin Suicides (1999) ou la reine choyée de Marie-Antoinette (2006). Par cette concentration, le film pointe les dérives, montre par pièces détachées la transformation des comportements, et ne délivre que quelques indices sur les raisons à l'origine des vols.

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  • Critique de Lucky Chan-sil

    Leslie, es-tu là ?

    LUCKY CHAN-SIL (찬실이는 복도 많지, 2019) – KIM Cho-hee

    Soudain coupée du monde qui donnait du sens à sa vie, la productrice Chan-sil se retrouve au chômage, isolée et sans objectif. Dans cette déroute, la quête de l'amour, croisé sur le chemin, s'entremêle à celle de la passion professionnelle, peuplée par les fantômes filmiques. D'abord comédie douce-amère sur l'âge de la quarantaine, Lucky Chan-sil s'éloigne petit à petit de cette première identité et embrasse un rapport plus cinéphile, particulièrement tourné vers le cinéma art et essai asiatique. Une distance amusante se dessine sous cet écart, saisissant avec malice les vagabondages d'une héroïne sans-le sou dialoguant avec les références des films qui l'ont fait rêver.

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  • Critique de Hospitalité

    Un Jeu de combinaisons

    HOSPITALITÉ (KANTAI 歓待, 2010) – Kôji Fukada

    Les films de Kôji Fukada s'éclairent les uns les autres comme ces autres filmographies kaléidoscopiques – celles d'Éric Rohmer, influence majeure sur Au Revoir l'été, d'Hong Sang-soo dans cette même filiation, ou encore de Yasujirô Ozu. Hospitalité, l'un des premiers longs-métrages de Fukada, sort en France plus de dix ans après sa réalisation. Dans le calendrier des sorties, il succède à d'autres œuvres réalisées après-coup, et au succès justifié, d'Au Revoir l'été au Soupir des Vagues, en passant par Harmonium, Sayonara ou L'Infirmière. Hospitalité complète cette filmographie plus qu'il ne l'innove car il doit son intérêt au geste rétrospectif qu'il engage, réaffirmant des motifs narratifs et esthétiques déjà éprouvés.

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