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Théâtre japonais

  • Bunya Ningyo - spectacle de marionnettes japonaises

    BUNYA NINGYO

    Compagnie Saruhashi-za

     

    LA FEMME RENARDE (SHINODA-ZUMA), spectacle vu dans le cadre du Festival de l'Imaginaire

     

    Takeshi Nishihashi, maître marionnettiste
    Watanabe Hachitayû, récitant
    Yashima Hori, marionnettiste
    Yohachi Kaneko, marionnettiste
    Kihachi Sonobe, marionnettiste
    Hikohachi Yamaguchi, marionnettiste
    Yasato Hemmi, marionnettiste

     

    Dans le cadre du Festival de l'Imaginaire, le chapiteau du Cirque Romanès accueillait ce mois-ci les marionnettes de l'île de Sado. Les représentations étaient l'occasion de voir une pratique rare et singulière dans le monde du théâtre de marionnettes, car à mi-chemin entre le raffinement du bunraku et le populaire du guignol.

     

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  • Kurozuka

    KUROZUKA

     

    à propos du spectacle de kabuki interprété par la compagnie Kinoshita-Kabuki

     

    Supervision : Yuichi Kinoshita
    Mise en scène, scénographie : Kunio Sugihara
    Avec : Yuya Ogaki, Wataru Kitao, Kimio Taketani, Shinya Natsume, Kan Fukuhara

     

    La pièce interprétée en ce début d'année 2016 à la MCJP proposait un alliage audacieux entre l'ancien et le moderne. L'ancien, c'est cet art du kabuki, avec sa codification de jeu et d'habillage, sa gestuelle précise, ses poses et expressions significatives, restitués fidèlement pour une adaptation d'une pièce de 1939. Le moderne, c'est la jeunesse de cette compagnie, qui intègre des motifs contemporains surprenants au sein de cette restitution du kabuki.

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  • MacBeth de Mansai Nomura

    MACBETH

    Mise en scène de Mansai Nomura

    Le vendredi 13 juin à la Maison de la Culture du Japon

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    Cette nouvelle adaptation de MacBeth par le comédien et dramaturge Mansai Nomura ne manque pas de dynamisme ni d'originalité. Mansai Nomura, figure montante du théâtre contemporain à Tokyo, présentait en juin dernier et pour la première fois en France cette reprise en japonais de la pièce de Shakespeare, après d'autres mises en scène comme celle d'Hamlet ou de Richard III il y a quelques années. Étant passé par la Royal Company Shakespeare, le metteur en scène japonais parvient à concentrer la richesse du style shakespearien tout en proposant des partis pris audacieux.

    En effet, loin de la gravité habituelle du personnage, Nomura choisit de traiter le récit tragique de MacBeth par le biais de la comédie, et fait ainsi appel à des codes du théâtre populaire kyogen. Sa représentation des sorcières, toutes interprétées par des acteurs hommes – par ailleurs excellents – prennent ainsi la dimension de coquines et complices figures les événements à grands renforts de grimaces, danses, ou commentaires ironiques. De même, l'interprétation du personnage de MacBeth par Nomura est chargée d'une auto-dérision parfois déconcertante, proche du jeu des acteurs britanniques dans les pièces comiques de Shakespeare. Nomura prend plaisir à changer très rapidement de tons, et prend le contrepied de la violence de MacBeth en accentuant plus son côté couard et vaniteux. Si son jeu touche parfois grotesque, l'interprétation de Lady MacBeth par Natsuko Akiyama en face se révèle remarquable par sa contenance et sa précision.

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    L'épure de la scénographie apporte ici une admirable compréhension aux tenants et aboutissants du récit de MacBeth. Par l'utilisation d'un demi-cercle en bois pivotant sur lui-même, presque comme un castelet concentrant les abus du pouvoir et son évolution, le spectacle gagne en dynamisme et en efficacité. En outre, la simplicité de cette scénographie permet de faire jaillir une multiplicité de détails dans cette structure : des ombres y apparaissent, des têtes en ressortent, des voiles en jaillissent... Même le final, contenant pourtant une bataille rendue à la schématisation, parvient à impressionner par les nombreux agencements

    Les choix de Mansai Nomura sont enfin à double-facette. Derrière la façade de l'amusement et les rituels comiques surgissent parfois de somptueuses pointes tragiques rappelant à la noirceur de cette histoire. Ainsi, l'assassinat de Duncan vient amener cette image sublime où le comédien surgit du décor, entraînant sur son passage de longs fils rouges s'éparpillant sur la scène. Certains choix de direction dans ce renforcement de la tragédie rappelle cette fois-ci non pas le ludisme britannique, mais bien plus la gravité ténébreuse du cinéma japonais, en particulier chez Akira Kurosawa. Et lorsque le personnage pénètre les Enfers, le spectacle de Mansai Nomura offre sa plus curieuse expérimentation. Les corps des sorcières s'y transforment en masses électriques, la scénographie gagne une puissance presque cinématographique où les lumières et les éclairs donnent à cette plongée infernale la puissance d'un spectacle terrifiant.

  • Double suicide à Sonezaki - Hiroshi Sugimoto

    Grâce du Bunraku

    DOUBLE SUICIDE A SONEZAKI - Hiroshi Sugimoto

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    Au beau milieu du mois d'octobre ont eu lieu au Théâtre de la Ville ces représentations uniques en France de la reprise par Hiroshi Sugimoto d'un classique du bunraku, Double suicide à Sonezaki, une pièce tragique du 18ème siècle écrite par Chikamatsu Monzaemon, sorte de Roméo et Juliette japonais.

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    Après un prélude quelque peu décevant – avec encore une utilisation inutile d'un grand écran en fond de scène, sorte de « mode » du théâtre contemporain – l'entrée des marionnettes traditionnelles nous captivent d'emblée. Le spectacle est accompagné de récitants contant l'histoire de manière chantée, et accompagnés du shamisen. Le récitant principal présente une capacité de changements de voix impressionnante, incarnant toutes les voix aussi bien masculines que féminines. Dans ce cadre, le chant s'empare du texte japonais et en déploie les sensations, passant d'un rythme à l'autre en fonction des événements racontés. Telle accélération du phrasé simule les actions précipitées d'un combat, telle amplification d'une syllabe déroule une émotion et installe une tension, celle de la mort qui se rapproche pour les deux personnages...

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    Hiroshi Sugimoto, dans le cadre de ce genre très codé, a opté pour une mise en scène très sobre, choix qui ne peut qu'être salué car se révélant très efficace. La douceur des lumières et l'élégance de la scénographie – grandes portes coulissantes, petits escaliers polis, teintures rouges à motifs fleuris – transforment le spectacle en un ensemble très maîtrisé, d'une totale précision. Les marionnettes, accompagnées par leurs manipulateurs, glissent avec volupté sur les décors, se frôlent, esquissent des pas légers au-dessus de la scène. Ce qui trouble, ce qui émeut dans ces marionnettes, c'est cette incroyable grâce qui les enveloppe, marquée dans leur vêtements et dans leurs traits harmonieux, mais également dans les gestes des marionnettistes, tous des professionnels excellents du bunraku. Àtrois sur une marionnette, par les gestes combinés des mains, de la tête et des pieds, ils créent dans un synchronisme et une précision parfaits, les mouvements, les attitudes et les états d'âme de ces personnages.

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    Une expérience étonnante, prouvant la précision impressionnante des marionnettistes japonais, mais une nouvelle fois la force de ces acteurs de bois, ici des figures immaculées dont la fragilité bouleverse.