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Manga

  • Japan Expo 2017

    JAPAN EXPO 2017

     

    Une fois n’est pas coutume, je me suis dit qu’il était temps de tenter l’expérience de la Japan Expo, incontournable - ou pas ? - pour tout rêveur du pays du soleil levant. Je dois avouer que ma curiosité était plus attisée par l’événement Anime 100 et la venue de prestigieux invités pour l’occasion, que par la convention elle-même. Petit article sur mes tribulations de blogueuse journaliste parmi les stands et les cosplayeurs.

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  • Critique de The Top Secret, manga de Reiko Shimizu

    Le corps et l'esprit

     

    HIMITSU THE TOP SECRET -Reiko Shimizu (2001)

    Manga en 12 volumes, édition Tonkam


    Pour beaucoup d’enfants des années 1990, les mangas trouvés dans les quelques étagères peu remplies des bibliothèques voisines constituaient les premières pierres de touche d’une passion naissante. La découverte de la culture du Japon se faisait par une liste limitée de titres, avant même le succès de Taniguchi. Il fallait consulter les mangas dans les coins désertés de la bibliothèque, là où les parents n’y voyaient guère d’intérêt. Curieusement, ce vide, maintenant largement rattrapé, dans les fonds manga était compensé par la présence de titres curieux, pas nécessairement les shonen ou shojo attendus, mais bien plus des oeuvres assez singulières, difficiles à classer, et dont la publication se faisait attendre, voire était carrément arrêtée en cours de route. Ce fut le cas pour X de Clamp, pour Please Save My Earth de Saki Hiwatari. De même, The Top Secret faisait parti de ces titres-là, intrigants mais définitivement inachevés.

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  • Critique de Sunny, manga de Taiyou Matsumoto

    Chercher le foyer

     

    SUNNY (2010) - Taiyou Matsumoto

    Manga en six volumes, édition Kana.

     

    Il est de ces mangas qui se dévorent en un souffle, et se digèrent dans l’émotion, l’humour et la tendresse. Avec Sunny, Taiyou Matsumoto explore les joies et les peines d’une bande de gamins placés en foyer. Petit microcosme qui se découvre en chroniques chapitrées, au fil de six volumes inspirés par les souvenirs du mangaka qui a vécu cette expérience. Pas une autobiographie, mais des morceaux de Taiyou lui-même, projetés d’un personnage à l’autre. Pas non plus une aventure (comme pouvait l’être Amer Béton, son oeuvre la plus connue) ; mais une collection d’historiettes quotidiennes. Pas un manifeste moral sur l’enfance abandonnée ;  mais des fragments de leçons de vie, de vérités délicates...

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  • Wet Moon, un manga de Atsushi Kaneko

    WET MOON – Atsushi Kaneko

    Editions Casterman, 2011

     

    Le style d'Atsushi Kaneko est d'une virtuosité surprenante, voire à des années-lumière de celui d'autres mangakas seinen (destinés aux adultes). Si je dois user d'un stéréotype pour qualifier la lecture, ce serait l'idée que le manga se dévore à toute vitesse. Car le style de Kaneko emporte en même temps qu'il sidère à chaque page. Chaque composition, vertigineuse, riche de détails, appelle néanmoins à tourner la page grâce à son sens du suspense.

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  • Les Enfants de la mer

    Transformations dans le ventre de la baleine

     

    LES ENFANTS DE LA MER (KAIJÛ NO KODOMO, 2007) - Daisuke Igarashi

     

    Un manga publié aux éditions Sarbacane, 2007.

     

    Les mangas de Daisuke Igarashi sont des tout organiques, où coexistent l'infiniment grand et l'infiniment petits. Ses deux volumes d'Hanashippanashi (Patati, patata) proposaient ainsi de micro-récits fantastiques, saisissant les bestioles ombrageant les recoins de village ou les insidieuses aspérités nichés dans les pliures de ses personnages. Chez Igarashi, il est souvent question d'anormalités, d'anomalies, de ces « petits trucs » coincés dans les compositions de ses images. Ces microscopiques détails peuvent faire dérailler tout un plan et déclenchent souvent les explosions graphiques, les larges pages. Et pour ce manga, l'attachement aux destins de trois jeunes enfants au bord de l'adolescence donnent à ces pages leur raison d'être et d'émouvoir.

     

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  • Goggles

    GOGGLES – Tetsuya Toyoda

    Un manga publié aux éditions Latitudes, 2012

    Sorti il y a deux ans dans nos librairies françaises, le manga de Tetsuya Toyoda offre des nouvelles dont la limpidité fond sous les yeux et ravive la douceur de la lecture. Claires et aérées, ses pages se parcourent avec légèreté, simplicité, immédiateté.

    Les récits sont tour à tour doux ou amers, ou les deux à la fois. Ainsi, « Goggles » ou « Mr Bojangles » émeuvent tandis que « Slider » et « Nouvelles acquisitions à la bouquinerie Tsukinoya » tiennent plus de la plaisanterie comique. Tetsuya Toyoda manipule merveilleusement les tons, abritant derrière la quotidienneté rurale et maritime des petits accents d'excentricité, de fantastique ou de poésie.

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  • Le coeur de Thomas

    THOMAS NO SHINZOU – LE COEUR DE THOMAS (1974) – Moto Hagio

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    Dans les rayons mangas se trouve actuellement une très belle anthologie consacrée à Moto Hagio, auteure emblématique de ce mouvement constitué par des femmes mangaka qui ont enfreint les codes du manga dans les années 1970, en y apportant notamment des thèmes nouveaux autant qu'une texture graphique et psychologique différente. Moto Hagio, au même titre que Keiko Takemiya, a notamment offert de nombreux récits de science-fiction touchant à la question du clonage ou du trouble de l'identité sexuelle, mais a surtout ouvert la porte au shounen-ai (littéralement « l'amour entre garçons »), une constante qui marque une partie de son œuvre et qui a permis l'ouverture au thème de l'homosexualité dans le manga. Thomas no shinzou, œuvre emblématique sur ce dernier point, se révèle un récit bouleversant, condensant le meilleur du style de Moto Hagio.

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    Très inspiré du romantisme allemand, Thomas no shinzou ressemble à un récit graphique d'Hermann Hesse, nous faisant basculer dans l'atmosphère d'un pensionnat pour garçons en Allemagne. Forêts décharnées et petits villages viennent border ce lieu où se nouent et dénouent plusieurs intrigues et relations complexes, tous provenant d'un point de départ, qui ouvre le récit, à savoir le suicide énigmatique du jeune Thomas, pourtant le favori de la classe. Ce qui intéresse Moto Hagio dans ce cadre, c'est bien plus la répercussion de cet acte sur les autres membres de ce pensionnat, rouvrant la porte aux psychoses les plus enfouies, aux désirs cachés et aux traumatismes du passé. Le fantôme de Thomas hante en permanence ses protagonistes, en particulier les deux principaux, Juli, qui se sent coupable du suicide, et Eric, qui partage une ressemblance troublante avec le jeune défunt. Néanmoins, et c'est là la première force de ce manga, le scénario ne tombe jamais dans la facilité ou dans des raccourcis d'interprétation psychologique face à ce sujet lourd, parvenant à donner un vraie épaisseur aux protagonistes. Certes, il ne faut pas chercher une totale crédibilité chez ces jeunes adolescents dont les pensées se rapprochent plus de la maturité adulte, mais le travail graphique, propre à Hagio et qui préfigure tout un mouvement romantique dans le manga, aide à accepter la complexité des sentiments.

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    La grande faculté de Moto Hagio réside en effet dans la transposition du sentiment intérieur dans un travail précis de découpage et de graphisme. Les micro-histoires qui se succèdent dans ce pensionnats pour garçons sont d'abord dépeintes sur un mode quotidien, débutant par des pages aérées et à la composition régulière, pour aller, petit à petit, en parallèle avec l'entrée dans le psychologique, vers un bouleversement des cadres et des éléments, déracinant brutalement les personnages de l'environnement scolaire. D'une page à l'autre, le découpage se transforme et propulse le lecteur dans une intériorité métaphorique, créant des pages d'une réelle intensité émotionnelle.

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    Ensuite, les récits de l'auteure s'emparent de sentiments passionnés mais également, et largement, de la souffrance personnelle. Peu de pages sont consacrés au bonheur ou à l'apaisement – et, lorsque ces dernières existent, elles respirent l'harmonie et la légèreté, misant sur l'esquisse plutôt que sur le découpage et la précision – alors que le rapport au déchirement, au trouble intérieur, au traumatisme ou au mal-être ne cesse d'hanter les protagonistes, et de nombreuses pages dans ce manga. Le texte, très beau, confère ainsi aux personnages une texture psychologique bien souvent torturée, allant jusqu'au-boutisme parfois, les poussant au bord de la crise, et n'hésitant pas à leur faire traverser toutes phases psychologiques. C'est cette capacité d'exploration des sentiments que Mot Hagio n'hésite pas à développer et à assumer qui constitue l'émotion et la profonde sensibilité de Thomas no shinzou. Le manga se conclut enfin par un très bel essai graphique à l'aquarelle, sorte d'épilogue laissant la porte ouverte à la nostalgie des premières amours.

  • Opus

    OPUS

    Un manga de Satoshi Kon

    Editions Imho 

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    Plus personnel que Kaikisen, Opus est un des mangas écrits par Satoshi Kon, avant qu'il ne commence sa carrière dans l'animation. Il s'agit du premier tome d'un récit fantastique qui amorcé déjà le goût des traversées et des univers parallèles qu'on peut trouver dans les films de Kon. Le graphisme très souple et agréable à lire nous attache tout de suite très facilement à l'histoire et aux protagonistes.

    Le défaut majeur de ce manga repose sur la vacuité de son personnage principal, Chikara Nagai, un artiste mangaka populaire qui se retrouve propulsé dans l'univers de ses dessins, lorsqu'un de ses personnages, refusant le tracé de sa mort, vole la précieuse planche sensée clôturer un chapitre important. D'emblée, la fiction rejoint la réalité de manière habile et efficace, mais, pour ce premier volume, le protagoniste du mangaka précipité n'apporte pas grand-chose à ce basculement fantastique. Ses réactions s'avèrent d'abord amusante, puis deviennent ennuyeuses, plutôt lourdes et classiques, ce qui ne permet pas à la dimension fantastique de s'étoffer plus.

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    En revanche, le protagoniste placé en face du mangaka, l'héroïne Satoko qu'il a créé de toutes pièces dans son manga intitulé « Resonance » avant de la rencontrer, se révèle plus écrite, semblable aux personnages féminins des films de Kon. Elle oppose une certaine méfiance et résistance face à l'écrivain, le retranchent dans ses choix et le faisant réfléchir sur sa propre création. Le même processus s'installer peu à peu au travers du « Masque », le grand opposant de Satoko, qui se remet brutalement en question lorsqu'il apprend que tous ses plans de conquête de pouvoirs ne sont que le fruit de l'imagination d'un autre. Au final, le basculement se révèle intéressant au niveau de l'évolution des protagonistes de ce manga imaginaire, passant au début comme pour un shonen – manga d'action pour garçons - classique, qui se dirige peu à peu vers un manga plus psychologique, approchant le seinen – manga pour adultes.

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    Enfin, la belle surprise de cette œuvre de jeunesse reste la formidable élasticité du trait, prouvant que Kon possède un véritable sens du cadre et de la profondeur. Dans Kaikisen, certaines pages présentaient déjà une belle harmonie, notamment dans la représentation de l'eau ou de phénomènes fantastiques. Ici, la souplesse du tracé de Kon donne lieu à des expérimentations autour de l'idée de traversée, de passage d'un espace à un autre : portes, fenêtres, pages, cadres de toutes tailles deviennent des ouvertures que le futur cinéaste s'amuse à représenter de diverses façons, un simple livre devenant par exemple un immense escalier en mouvement. Plus intéressant se révèle les quelques tentatives d'introspection dans l'esprit des personnages. Un très beau chapitre fait ainsi s'entrechoquer entre les pages les souvenirs imaginés de Satoko, prémisse aux kaléidoscopes des univers de Mima, Chiyoko, ou Paprika.

  • Kaikisen

    KAIKISEN – Retour vers la Mer

    Satoshi Kon

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    Avant de travailler dans le domaine de l’animation, puis de devenir le réalisateur célèbre qu'il est aujourd'hui, Satoshi Kon a débuté, comme beaucoup de ses confrères, dans le manga. Publié en 1990, Kaikisen est un des premiers mangas de Satoshi Kon, écrit peu de temps après la réalisation d'Akira (Katsuhiro Otomo). Le manga raconte, sur une bonne centaine de pages, l'histoire de Yosuke, le fils du prêtre du port d'Amidé, dont la famille a la charge de garder l' « œuf de l'Ondine », suite à un pacte légendaire. L'arrivée de promoteurs ayant le projet de transformer Amidé en station balnéaire va bouleverser son quotidien, et provoquer d'étranges phénomènes autour de cet œuf conservé et de la mer.

    Kaikisen – retour vers la mer, est le seul manga de Satoshi Kon publié à ce jour en France. L'édition française est de fort belle qualité, avec une biographie plutôt complète à la fin du récit. Outre Kaikisen, il y a une nouvelle additionnelle sur le registre du comique à la fin du manga, mais elle se révèle plutôt sans intérêt. Autrement, la qualité d'imprimerie est très bonne, ce qui est toujours appréciable pour la lecture (trop de mangas, même écrits par de grands auteurs, sont publiés dans une qualité déplorable, où certaines pages sont parfois entièrement floues et les dialogues illisibles).

    Ce qui frappe à premier vue, c'est l'extraordinaire qualité du trait de Satoshi Kon et son sens du découpage. Le dessin est clair, propre, très réaliste dans les décors, et l'influence du cinéma se fait déjà ressentir dans les choix. C’est sur ce point que l'on peut le plus déceler la marque du futur cinéaste : le découpage et l'évolution du récit partagent des codes hollywoodiens, intercalant les cases de différentes actions comme dans un montage alterné, jouant admirablement sur les différences d'échelle en fonction de l’intensité dramatique. En outre, les séquences fantastiques sont d'une réelle beauté dans le graphisme, avec un impressionnant souci du détail entièrement assumé. Certes, on ressent l'influence de Otomo dans l'esthétique des personnages, mais le travail sur l'environnement naturel et le fantastique rappellent plus le final de Roujin Z (sur lequel Kon a été Art Designer) et les mondes imaginaires de Paprika.

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    Cela dit, au-delà de l'aspect graphique, le scénario est loin d'atteindre la subtilité des récits des longs-métrages du cinéaste. Bien au contraire, on retrouve des thèmes très éloignés de ceux qui jalonnent Perfect Blue, Millenium Actress ou Tokyo Godfathers. La présence de l'Ondine et le rapport à la légende peut à la limite se retrouver dans une des nombreuses incarnations de Paprika (elle se transforme en sirène dans l'une des séquences du film). Autrement, le postulat écologique et l'affrontement entre le village et les industriels s'avèrent sans grande originalité et étonnent plutôt vis-à-vis du travail de Kon. Le récit est des plus classiques, inspiré par une légende traditionnelle et portée par un sens de l'action plutôt bien mené. Mais les personnages restent assez plats et sans réelle présence. On reconnaît par ailleurs plus le style d'Otomo avant tout, style qui a probablement inspiré le jeune Satoshi Kon dans sa jeunesse avant qu'il ne trouve ses marques. Bref, bien une œuvre de jeunesse qui confirme un travail de dessinateur et de graphiste, mais pas encore de réel créateur.

  • Une vie entre les marges

    UNE VIE DANS LES MARGES Tome 1 (2010) – Yoshihiro Tatsumi

    Editions Cornélius

     

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    Le manga Une Vie dans les Marges, qui a donné lieu à une adaptation au cinéma avec l'inégal Tatsumi (Eric Khoo), s'avère surprenant. Une Vie dans les Marges est le récit passionnant de l'évolution du manga à travers les pérégrinations du jeune auteur qu'était Tatsumi. Mais le manga est de plus un formidable aperçu sur le Japon d'après-guerre.

    C'est en 1994 que Mitsuhiro Asakawa, éditeur, demanda à Yoshihiro Tatsumi de raconter son histoire et l'émergence du Gekiga, un genre dont le mangaka permit l'existence dans les années 1960. Le Gekiga signifie « dessins dramatiques » et marque l’ascension du manga vers un public plus adulte, mettant l'accent non plus sur le divertissement des récits, mais bien plus sur la dramatisation de l'action et le développement des psychologies. Contrairement aux idées reçues, le grand Osamu Tezuka s'avère un des précurseurs dans le domaine, transformant par ses œuvres longues la vision du manga, auparavant cantonné à un public jeune ou à un genre uniquement humoristique. Dans le premier tome d'Une vie entre les Marges,Hiroshi, jeune collégien reflet de Yoshihiro Tatsumi, se jette rapidement dans le monde du manga, dévorant les publications dans les journaux et les magazines, passion déclenchée en partie par l’enthousiaste de son frère aîné qui commence à dessiner avant lui. Osamu Tezuka a un impact tout à fait essentiel dans le développement de sa passion puisque c'est peu de temps après la fin de la Seconde Guerre Mondiale que Hiroshi découvre sa première œuvre de jeunesse et s'enthousiasme d'emblée pour le futur grand auteur. Cette première partie décrit de plus la formidable vitalité que déploient les jeunes auteurs de mange de l'époque, participant à de multiples concours de mangas en 4 cases, puis partant, avec des planches plus longues et détaillées, à la recherche d'un éditeur. Une Vie dans les Marges donne ainsi et de manière très précise, un très bel aperçu sur la multiplication des maisons d'édition, la parution de nouveaux magazines, et sur le succès croissant du manga dans la société japonaise, manga bien souvent divertissant pour rehausser le désespoir de l'après-guerre.

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    Le récit s'attache aussi aux relations que Hiroshi entretient avec les autres membres de sa famille, en particulier son frère aîné, malade mais tout aussi passionné que lui, et qui va devenir jaloux, rival, puis conseiller des oeuvres de son frère, agissant comme un regard extérieur très exigeant. La famille se veut de plus le reflet de la plupart des familles modestes tentant de survivre après la guerre et la défaite japonaise. Hiroshi vit dans des conditions précaires, mais ses parents sont prêts à se sacrifier pour qu'il puisse continuer des études, comme c'était beaucoup le cas pour les enfants des années 50, perçus tels les espoirs d'une nouvelle vie plus fructueuse et réussie que leurs parents ayant beaucoup perdu durant la guerre. Le père de Hiroshi participe de fait pendant une partie de sa vie à une sorte de marché noir, venant fournir des denrées alimentaires ou des produits américains aux habitants de la ville. Cependant, les intrigues familiales restent toujours en arrière-plan, laissant la place au travail d'Hiroshi.

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    Le style est fluide, agréable, aéré dans son découpage. Yoshihiro Tatsumi a choisi la plus grande clarté dans la construction de son manga, fonctionnant par chapitres marquant à chaque fois une nouvelle année, une nouvelle époque, introduits par des images d'archive et des références à des événements politiques, culturels, sportifs... Cette fluidité fait que le récit s'offre à un lectorat large, prouvant bien sa valeur documentaire très intéressante, mais heureusement jamais exprimée de manière démonstrative. Le manga garde une vraie valeur humaine, s'attachant aux sentiments universels d'Hiroshi, afin de faciliter l'accroche et le suivi de cette passion. Un très bon récit pour ceux qui veulent découvrir le monde du manga d'après-guerre.