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festival de cannes

  • Drive My Car

    Distances et ambitions

    DRIVE MY CAR (ドライブ・マイ・カー) – Ryûsuke Hamaguchi

    En tant que film-fleuve liant plusieurs thématiques aux portraits de ses personnages, Drive My Car semble aussi abouti et profond qu'un autre film de son réalisateur, Happy Hour, qui ne durait pas moins de cinq heures. Le sens du collectif, l'importance de l'atelier théâtral, la lenteur de révélation des secrets et des douleurs dissimulés comme les tensions entre les hommes et les femmes ou les générations se retrouvent en effet dans Drive My Car. De même, l'écriture du film démontre une propension à tendre vers l'universel, jusqu'à inclure une mise en abîme plurilinguistique, une mise en scène de Oncle Vania d'Anton Tchekhov avec des comédiens d'origines différentes. Pourtant, s'il impressionne par sa rigueur et l'ambition de son propos, ce dernier long-métrage de Hamaguchi n'est pas non plus sans atteindre certaines limites : il s'y joue à la fois la quintessence d'un style singulier et innovant et les signes de sa mise en péril.

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  • Vers la lumière

    Trop de lumière

     

    VERS LA LUMIÈRE (HIKARI ,) - Naomi Kawase

    L’échec du dernier film de Naomi Kawase est à l’image de son titre : un mot-clé grossissant la métaphore, utilisé comme concept stylistique subordonnant tous les éléments et effaçant les véritables nuances. La lumière est de trop dans ce récit nippon.

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  • Sans pitié

    T’as de beaux bleus, tu sais

     

    SANS PITIE (BULHANDANG) - Sung-Byung Hung

    Bancal, le film sud-coréen projeté à Cannes ? Certes, mais bien plus réjouissant que tous les blockbusters américains de ces derniers temps. Il suffit parfois de quelques biceps, de costards et d’attitudes classes et de beaucoup, beaucoup de sang, pour convaincre.

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  • Critique du Jour d'après

    Cette capacité à oublier

     

    LE JOUR D’APRES (GEU-HU) - Hong Sang-soo

    D’une confusion délicieuse, le dernier film de Hong Sang-soo repousse avec malice les frontières du vaudeville et charme par ses patients jeux de subversion des tons. Il laisse en outre transparaître, à travers ce vaudeville à quatre, son éclatant amour pour l’actrice Kim Min-hee.

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  • The Strangers

    Le Diable, tout simplement

     

    THE STRANGERS (GOKSEONG) – Na Hong-jin

    Est-il possible d'évoquer la terreur au cinéma ? Le nouveau film de Na Hong-jin pourrait éveiller la peur, l'angoisse, le dégoût, par la myriade de genres qu'il embrasse. Pourtant, c'est bel et bien la sensation, rare, de terreur qui se construit au cours de cette complexe histoire surnaturelle.

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  • Mountains May Depart

    Take Care

     

    AU-DELA DES MONTAGNES (SHAN HE GU REN) – Jia Zhangke

     

    En revoyant Au-delà des montagnes, que j'avais préalablement découvert à Cannes en mai, ce ne fut pas l'émotion de la première projection mais l'étrangeté du film de Jia Zhangke qui me frappa. Car là se tient un cinéma de l'au-delà, une proposition nouvelle, déstabilisante par son rythme, ses choix narratifs, posant des protagonistes aux choix déconcertants, se permettant d'audacieuses ellipses ou des résolutions atypiques. Le cinéma de la contemplation et du paysage de Zhangke subsiste mais est néanmoins soumis à une métamorphose. Sous nos yeux, les images s'inondent de la souplesse numérique, les couleurs se parent d'un autre étalonnage, celui d'un autre millénaire. C'est la mutation du cinéaste chinois, sa soudaine clairvoyance sur le monde qui empreint les chemins de ce mélodrame à six personnages, trois temps, deux chansons.

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  • Cemetery of Splendour

    Un sommeil d'enfance et de vie

    CEMETERY OF SPLENDOUR (RAK TI KHON KAEN) – Apichatpong Weerasethakul

    Si Oncle Boonmee ne m'avait guère convaincue, Cemetery of Splendour annonce un tournant dans l'oeuvre de Weerasethakul. Plus posé que sa Palme d'or, moins radical dans sa contemplation ou sa signification, le dernier film du cinéaste thaïlandais véhicule autant la douceur de son sommeil que la puissance de ses désirs potentiels.

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