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mirabelle-cerisier 金の桜 - Page 4

  • Fireworks

    Feux d’artifice mais pétards mouillés

     

    FIREWORKS (打ち上げ花火、下から見るか? 横から見るか? UCHIAGE HANABI, SHITA KARA MIRU KA? YOKO KARA MIRU KA?) - Akiyuki Shinbo, Nobuyuki Takeuchi

    Parfois on ne pardonne pas le mauvais goût de beaucoup. Ma sidération fut grande face au dernier choix de distribution d’Eurozoom - qui jusque là s’était rarement trompé - et elle fut béante face au bon accueil de ce film d’animation par une partie de la critique française. Est-ce à dire que l’étiquette japanimation permet maintenant d’accepter tout et n’importe quoi, en particulier depuis que les studios Ghibli ont brisé la glace d’une mauvaise réputation longtemps prédominante ?

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  • Top 2017

    TOP 10 2017

    Force est de constater que le paysage triste du cinéma de 2017 a accompagné une année dure en difficultés, construite par les mauvaises surprises politiques, le retour de la peur nucléaire, la tragédie des guerres et des migrations, la violence des catastrophes naturelles. Pourtant, si beaucoup de films ont tiré la réflexion et la sensibilité vers le bas, certaines oeuvres ont vaillamment battu la violence sociétale et / ou géopolitique. Se sont parfois répondus les cris d’alarme comme les éclats d’espoir, selon une série de battements précipités, où les idéaux se heurtent à la réalité, où les combats s’effritent sous le joug des décisions ou pire, de l’indifférence. L’année a longuement glissé sur des terrains faciles, patiné sur des versants peu inspirants. Au milieu de ce paysage lisse, les rares oeuvres singulières s’en sont détachés encore plus fortement, et ont laissé un souvenir fortement vivace : des prières silencieuses, des feux d’artifice, des chants d’opéra, de la musique algérienne, une maison à construire, une première baignade dans la mer, les yeux béants d’un oiseau triste, les sourires terrifiants d’un voisin excentrique, des sushis à la finlandaise, la neige qui virevolte autour d’un taxi, l’agitation des voix et des paroles dans un auditorium, les flammes fantômes d’une nuit exotique...

     

    Le cinéma n’est pas resté sourd, sur et hors écran, au féminisme de cette année 2017. Même si l’on peut, à ce niveau, regretter fortement l’absence de progrès sur le sujet en France… Néanmoins, les portraits d’héroïnes ou plus largement de femmes complexes, ont brillé durant 2017, avec des femmes de tous les siècles, de tous les âges : une poétesse ignorée par ses pairs, trois femmes savantes oeuvrant pour le progrès spatial, une superhéroïne portant les guerres sur ses grandes épaules, une artiste qui croque entre activités ménagères, une Parisienne qui n’a pas sa langue dans la poche, une prostituée partie de sa campagne, une vieille dame qui y revient, une jeune sourde-muette partie à la conquête de New York, deux princesses aux pouvoirs magiques dans l’espace, ou une androïde à l’écoute des derniers signes du monde...

     

    Côté disparition, beaucoup de tristesse dans notre culture nationale avec la disparition de nombreuses légendes et personnalités humanistes. Ainsi que sur le continent nippon, celle d'un grand homme de la plume très lié à l'art français – ironie cruelle, le même jour où Trump et Shinzo Abe furent photographiés ensemble, à jouer au golf… Jamais le contraste entre la sensibilité intelligente et la bêtise béante n’a semblé aussi net et violent en ce jour de février. Le départ de Jiro Taniguchi, personnalité cultivée, éclectique et tendre, a profondément attristé le paysage du manga et de la bande dessinée, et même plus largement celui de la littérature. C’est pourtant à l’ombre de son oeuvre que j’invite mes visiteurs à entrer dans 2018. Le temps de se reposer sous les branches d'un arbre, de se recueillir, tels ses nombreux personnages marcheurs, bucoliques, épicuriens et rêveurs, et de profiter de la sagesse du temps et de l’espace. Sans aucun doute le meilleur moyen de réfléchir patiemment à ce qui nous attend.

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  • Entretien avec Keiichi Hara

    « J'aime beaucoup ceux qui choisissent d'être solitaires »

     

    ENTRETIEN AVEC KEIICHI HARA

     

    L'année 2017 était aussi celle des 100 ans de l'animation japonaise, déjà célébrés en France par des invités prestigieux à la Japan Expo et de nombreuses sorties en salles, souvent assurées par le distributeur Eurozoom. Le Forum des Images clôtura avec brio la commémoration et laissa la place belle aux créations du continent nippon. Mais surtout l'institution convia le cinéaste Keiichi Hara en tant qu'invité d'honneur.

    Après une longue carrière dans la série télévisée, où, il fut notamment assistant sur Doraemon et réalisateur de Crayon Shin-chan, Keiichi Hara réalisa trois longs-métrages très personnels remarqués dans les festivals d'animation. Tout d'abord, Un Eté avec Coo (2007), d'après Masao Kogure et Yuichi Watanabe, conte l'amitié entre un jeune garçon réservé et un kappa sans famille. Trois ans plus tard, Colorful, adaptation du roman éponyme d'Eto Morio, suit le retour à la vie de Makoto, dont l'âme s'est réincarnée chez un adolescent suicidaire. Enfin, Miss Hokusai (2015), s'inspire du manga d'Hinako Sugiura et porte le point de vue d'O-Ei, fille d'Hokusai et artiste sous la période Edo. Entre les deux derniers films, il est important de préciser que le réalisateur eut un passage du côté du film live : Hajimari no michi, un biopic sur Keisuke Kinoshita en 2013.

     

    J'eus la chance de m'entretenir, durant un peu plus d'une heure, avec ce réalisateur très réfléchi et ouvert. A quatre autour d'une table au 7ème bar – M. Keiichi Hara, sa femme qui l'avait accompagné, la traductrice Shoko Takahashi et moi-même – nous commençâmes une discussion sur son style, ses inspirations, sa vision du Japon.

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  • 12ème Festival du Film Coréen à Paris

    12ÈME ÉDITION DU FESTIVAL DU FILM CORÉEN À PARIS

    du 24 au 31 octobre 2017

     

    En novembre dernier se tenait la 12ème édition du populaire festival dédié au Pays du Matin Calme. A contrario, et dans la continuité de son foudroyant succès de 2016, l'événement fut agité par les foules nombreuses, les invités prestigieux, la projection des derniers gros succès comme de sa production art et essai.

    Parmi des films très divers, un fil rouge se maintenait : celui du récent tremblement de terre politique ayant agité l'année 2016. Beaucoup de films intégraient, concrètement ou malicieusement, des références au régime en place. L'année précédente avait déjà étalé la violence de la corruption – avec Inside Men ou Asura – celle-ci affichait le désir de révolution et d'engagement. La rétrospective autour du thème des tumultueuses années 1980 dressait évidemment un rappel et un écho édifiants à la récente destitution de la Présidente Park. Manifestations dans les rues contre un état oppresseur, état des lieux alarmant sur le milieu militaire ou policier,  jeunesse en colère ou instable, et bien souvent en fuite contre son temps, telles étaient les thématiques de ce 12ème festival.

    Cet engouement politique présent à tous les étages de la production – du petit documentaire à la grosse production – faisait plaisir à constater et donnait de l'inspiration quant à notre actuelle situation gouvernementale ombrageuse.

     

    Dans la tradition des précédents compte-rendus de festival, petit parcours hiérarchique parmi les 15 films découverts dans les salles confortables du Publicis.

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  • Nos Années sauvages

    Brouillons de couples à l'aube du Kar-wai-verse

     

    NOS ANNEES SAUVAGES (A Fei jing juen阿飛正傳, 1990) – Wong Kar-wai

    Triangles amoureux, déambulations dans les rues, danses suaves sous la chaleur d'un appartement, ce second long-métrage de Wong Kar-wai pose les premières pierres de son « verse », de son univers tour-à-tour romantique et âpre. Avant l'alter ego Tony Leung, Leslie Cheung incarne le représentant des hommes fatals du cinéaste hongkongais.

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  • Critique de Dans un recoin de ce monde

    Peindre l'ordinaire

     

    DANS UN RECOIN DE CE MONDE (KONO SEKAI NO KATASUMI NI この世界の片隅に) – Sunao Katabuchi

     

    Le dernier-né de Sunao Katabuchi marque par la densité de sa construction. La récitation en voix-off est soutenue, le récit riche en protagonistes et anecdotes. Fort logique, puisque Dans un recoin de ce monde est porté par l'ambition de raconter la moitié d'existence d'une jeune Japonaise sous la Seconde Guerre Mondiale, entre rencontres, petits comme grands événements. Mais cette intention honorable est parfois desservie par un travail d'écriture et d'animation inégal et désarticulé.

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  • Critique de la série animée Haikyū !!

    Légèreté

     

    HAIKYŪ !! (ハイキュー!!, 3 saisons, 2014 - 2016)

    Réalisé par Susumu Mitsunaka

    Production I.G

    D'après le manga d'Haruichi Furudate

     

    L'efficacité d’Haikyū !! ne se niche pas dans l'ambition hystérique ou la performance sakuga généralement propres aux animes de sport. La série adaptée du manga d'Haruichi Furudate fait le pari de s'écarter de certains codes et de rester proche de genres plus tranquilles comme le slice of life ou même le josei par les accents mis sur la recherche identitaire. L'intérêt de la compétition ne reste pas en retrait, loin de là, mais une place très importante est accordée à la psychologie de groupe et à la vie quotidienne de notre équipe de volley-ball. Le plaisant équilibre qui se joue donc entre scènes d'action et scènes de réflexion comme d'humour confère à Haikyū !! son aspect fort attachant.

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  • Critique de Lumières d'été

    Vers une fiction lumineuse

     

    LUMIERES D’ÉTÉ (NATSU NO HIKARI なつ の ひかり) – Jean-Gabriel Périot

    Pour la diffusion du film en salles, Potemkine a choisi de monter un court-métrage documentaire de Jean-Gabriel Périot en première partie de sa fiction. Choix singulier, et fort intéressant quant au changement de point de vue à l’égard du Japon pour le réalisateur. Au montage radical, saccadé et poignant des photographies de 200 000 fantômes succède la balade ensoleillée, plus calme et plus douce de Lumières d'été. Les uns préféreront le prélude, les autres le récit. Plutôt que l'appréciation ou pas de Lumières d’été, le travail à l’œuvre d’une filmographie en mouvement intrigue bien plus.

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  • SWORD ART ONLINE / HIRUNE HIME / YOKAI WATCH

    3 FILMS D’ANIMATION JAPONAIS

     

    2017 ne fut guère la meilleure année pour les productions venues du Japon. Retour sur trois d’entre elles, distribuées par Eurozoom.

     

    SWORD ART ONLINE : ORDINAL SCALE (ソードアート・オンライン -オーディナル・スケール-)

    Tomohiko Itō

    swordart.jpg

    Sans rien connaitre de la série initiale à laquellet il fait suite, je suis allée voir avec curiosité ce Sword Art Online Ordinal Scale fort populaire dans son pays. Situé dans un Japon futuriste, le film suit le retour à la vie d’une poignée de jeunes personnages s’étant retrouvés piégés pendant plusieurs mois au sein d’un jeu virtuel mortel. Mais la réalité, transformée durant leur absence, n’est pas non plus à l’abri des dérives technologiques. Une nouvelle machine fait en effet son apparition, et propose un concept de réalité virtuelle augmentée dans la vraie vie.

    Une fois de plus, le même refrain s’est glissé dans ma tête d’animephile : pourquoi diable soumettre un récit potentiellement riche sur la question du jeu vidéo et de l’invasion virtuelle aux poncifs du genre ? Car Swort Art Online est l’exemple même d’une production alléchante sacrifiée aux tendances du moment. Un peu à l’instar des adaptations de super-héros pour Hollywood, les derniers films d’action d’animation japonaise déçoivent à rebattre les mêmes astuces de mise en scène des batailles, les mêmes conclusions scénaristiques, et les mêmes personnages peu ambigus – en outre souvent doublés par les voix de seiyuu connus. Sword Art Online, en l’occurrence, s’adonne au faux plaisir du lieu commun par une dernière partie de film au gigantisme ronflant, où les batailles contre les monstres s’accumulent, et, pire encore, où le personnage masculin prend plaisir à sauver ses conjointes féminines. L’escalade vers ce final s’explique notamment par la vacuité des protagonistes principaux, des adolescents sans grandes singularités…

    La tournure conventionnelle du film est en outre à regretter au vu de la très bonne qualité d’animation, assurée par le studio A1-Pictures – à l’origine de quelques séries remarquables comme leur adaptation d’Ao no exorcist ou le très perturbant Shinsekai yori. Tomohiko Itō retrouve les collaborateurs de la série d’origine, et sont notamment appréciables le soin tout particulier porté aux décors urbains (Takayuki Nagashima), de même que des effets spéciaux numériques très élégants dans la représentation du monde virtuel (Ryuta Undo, qui avait notamment travaillé sur le visuel de quelques épisodes du Paranoïa Agent de Satoshi Kon). Les premières scènes de bataille dans la ville impressionnent grandement, notamment parce qu’elles jouent sur la dualité entre la réalité et la réalité augmentée de la nouvelle machine. Là se situe le second regret du film, dans ce détail de perception travaillé sur le premier tiers puis vite délaissé dans un souci de conformation aux enjeux de l’action. Pourtant, dans ce concept de réalité augmentée proposé par Sword Art Online pointaient des réflexions très intéressantes. Les personnages s’enfermaient dans une immédiateté du commentaire et d’une course au partage virtuel peu éloigné de notre société actuelle. La conversation de quelques lycéennes au café, qui se défient mutuellement via les écrans affichés sur leurs yeux laisse durablement réfléchir, beaucoup plus que la succession d’exploits graphiques creux qui leur succède dans le film.

     

    HIRUNE-HIME, RÊVES ÉVEILLÉS (ひるね姫 〜知らないワタシの物語, HIRUNE HIME SHIRANAI WATASHI NO MONOGATARI)

    Kenji Kamiyama

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    Après son impressionnante réadaptation de la série de science-fiction Cyborg 009 (Re:Cyborg 009, 2012), j’attendais beaucoup du nouveau long-métrage de Kenji Kamiyama. J’étais également fort intriguée par son changement de public et de style, loin des mondes SF apocalyptiques. En cela, l’année 2017 vit deux auteurs adultes se tourner soudainement vers une audience populaire, avec plus ou moins de succès – Kenji Kamiyama, donc, et Masaaki Yuasa avec Lou et l’île aux sirènes.

    Malheureusement pour le réalisateur de la série Ghost In the Shell, son projet original ne séduit guère. Les erreurs d’écriture et encore plus de rythme dans l’imbrication de ses deux univers – dont l’un, on le comprend vite, se révèle une déformation fantaisiste préservant l’héroïne d’une situation familiale trop douloureuse – n’aident pas à la réussite du film. La volonté d’intégrer trop de personnages et trop de sous-intrigues, et cela à travers une double-vision de la réalité, pose réellement souci au suivi du film. Le réel passé des parents de Hirune, trop imbriqué dans des couches et des couches de propositions narratives et visuelles, se révèle laborieux à appréhender. Par exemple, le second monde imaginaire, celui du conte lu à Hirune enfant, accumule les influences : château comme chez Cagliostro (ou Grimault), robots du cyberpunk, courses à motos, magiciens, pirates, peluches parlantes… Rajoutons à cela le fait que la petite princesse héroïne de cet univers cumule trois identités confondues : Hirune enfant, Hirune l’adolescente actuelle, et la réincarnation de sa mère. Certes, les Japonais sont souvent maîtres de l’assimilation des références, particulièrement en animation, mais la diversité des détails ne se fond pas ici dans un moule homogène. Les lourdeurs de scénario comme les raccourcis peu convaincants dans l’intrigue ruinent d’emblée la cohérence du tout – et nous sommes loin des films fractals de Satoshi Kon, à qui il avait probablement fallu beaucoup d’intelligence et de finesse pour parvenir à tout relier.

    Cette dissémination de la matière fait que l’on suit avec vague intérêt les aventures de l’héroïne, elle aussi peu convaincante. Une vague adolescente au caractère affirmé, sans réel mystère intérieur ou mélancolie présente – un comble dans le cadre d’une recollection des racines familiales.

     

    YO-KAI WATCH LE FILM (妖怪ウォッチ 誕生の秘密だニャン- YŌKAI WATCH : TANJŌ NO HIMITSU DA NYAN !)

    Shigeharu Takahashi, Shinji Ushiro

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    Il ne faut décidément jamais se fier aux apparences, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’animation. De ces trois longs-métrages distribués par Eurozoom, Yo-kai Watch, pour lequel j’allais à reculons, se révéla le plus réussi. Certes, un divertissement pour enfants, mais fort bien animé, bien écrit, bien rythmé. Et loin d’être aussi stupide que ses quelques blagues grotesques pouvaient le laisser supposer.

    A première vue, Yo-kai Watch, avec son jeune personnage dont la montre lui permet de voir et de capturer les créatures yokai, s’inscrit dans le même argument que Pokémon, logique des produits dérivés comprise. Pour autant, le film assume entièrement cet héritage, lui rend hommage tout en s’en déjouant. A plusieurs reprises, certaines scènes des épisodes les plus célèbres de Pokémon – notamment ceux qui consolident le lien entre le héros Sacha et son compagnon Pikachu – reviennent dans les mémoires, mais sous une tournure plus parodique. Il y a clairement un aspect « bête et méchant » tantôt d’une ironie très réjouissante, tantôt d’un vulgaire très agaçant, totalement assumé dans Yo-kai Watch. Les monstres capturés par la montre sont grotesques, laids et maladroits et renvoient aussi à l’univers d’Akira Toriyama, le créateur de Dragon Ball et Dr Slump.

    Le film séduit par l’autre corde qu’il adjoint à l’univers déjà décliné du Yokai Watch. Car transparaît un certain souci pédagogique en creux des aventures grand-guignolesques du jeune garçon principal et de ses monstrueux compagnons de route. Déjà, la référence aux yokai, ces créatures ni foncièrement mauvaises, ni réellement sympathiques, permet d’intégrer quelques références au folklore traditionnel japonais, d’emblée marqué par un certain humour. Ensuite, le héros de ce film remonte le temps pour partir à la rencontre de son grand-père, du même âge que lui. L’allure zemeckisienne de l’ensemble joue sur de nombreux gags comiques, mais aussi sur le contraste entre un petit garçon des années 60 et celui des années 2010. Lorsqu’il fait face à son grand-père, Nathan se moque de son côté « ringard » et notamment de sa fascination pour un super-héros de l’époque dont les aventures en noir et blanc passe à la télévision. L’aventure du personnage se dirige alors vers une autre victoire : celle où il abandonne ses préjugés et s’aperçoit que son ancêtre familial partage le même enthousiasme que lui peut éprouver pour les héros de 2010. Le message de cette conclusion fait plaisir à voir.

  • Cinéma d'ailleurs - 120 Battements par minute

    NOTE : ce post inaugure la catégorie « Œuvres d’ailleurs », consacrée à de ponctuels textes sur des créations sans rapport avec l’actualité asiatique. Plus précisément, cette catégorie accueille les textes auparavant publiés sur le blog Lysao – blog officiellement mis à l’arrêt depuis octobre 2017.

     

    Dansons dansons sinon…

     

    120 BATTEMENTS PAR MINUTE - Robin Campillo

    Dans la chaleur nocturne d’un soir de canicule parisienne, la célèbre phrase de Pina Bausch résonne à mes oreilles après les 2 heures 20 de projection. Le film s’achève sur les corps clignotants et les têtes embrumées. Scène ouverte, destins en suspens de ceux qui continuent la lutte. Le final se révèle antithèse de l’ouverture du film, où les militants se cachaient derrière un rideau, en coulisses de leur propre histoire. Sur le boulevard de l’Opéra, la surexcitation des Parisiens venus profiter de leur Cannes à la capitale a laissé place au silence feutré, aux yeux troublés et aux langues qui ne réclament qu’une fraîcheur alcoolisée. Moi je songe à cette phrase de Pina : “Tanz tanz sonst sind wir verloren”, “Dansons, dansons sinon nous sommes perdus”.

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