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Cinéma japonais - Page 4

  • Critique de Your Name

    Une mémoire réconfortante

     

    YOUR NAME (KIMI NO NA WA) - Makoto Shinkai

    La nouvelle réalisation de Makoto Shinkai est réussie, l’animation est maintenant complète et fidèle au souhait du cinéaste, l’équilibre entre les différents genres est élégant, le récit fort en idées. Cependant, Your Name reste très loin des éclats peut-être plus ambitieux, et assurément plus intenses, de son précédent film Le Jardin des mots, jamais sorti en salles françaises. Le ton y était plus personnel, les choix de réalisation plus audacieux et affirmés, et l’ensemble, hormis un final qui ne m’avait guère emballée, sublime. Avec Your Name, Shinkai reste fidèle à lui-même, conclut même une boucle en renvoyant à son premier long La Tour au-delà des nuages. Rien d’étonnant à ce que surgissent une prédominance du ciel, une symbolique de la destinée, un romantisme des rencontres hasardeuses, une science-fiction de l’intime... Mais après ? Le Jardin des mots semblait dessiner une route nouvelle, plus versée dans la discrétion, moins dans l’épique et le monumental. Or Your Name contraste avec cette délicatesse du précédent, ramène de gros sabots tantôt efficaces, tantôt lourds de sens.

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  • Hana et Alice mènent l'enquête

    L'amitié butine...

     

    HANA ET ALICE MENENT L'ENQUETE (HANA TO ARISU SATSUJIN JIKEN) – Shunji Iwai

    Remake d'un de ses précédents films, Hana et Alice se révèle une curieuse expérience animée. Les imperfections sont nombreuses, le film n'affirme clairement pas le regard d'un cinéaste d'animation en herbe, et préfère expérimenter ponctuellement, mais timidement, avec ce nouveau medium. Pour autant, la naïveté à user des techniques en fonde presque le charme. La légèreté du style animé et la simplicité, presque grossière, suffisent pour accompagner cette petite aventure enfantine sur le thème de l'amitié.

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  • Deux films japonais à Cannes 2016

    DEUX FILMS JAPONAIS A CANNES 2016

     

    C'est entre le soleil et la pluie que les traditionnelles reprises cannoises ont eu lui, faisant soit tomber les vestes, soit remettre les pulls dans les salles parisiennes. Si l'année dernière, j'avais profité de Cannes et de Cannes à Paris, j'ai cette année rangé mes robes festivalières et chaussé mes bottes pour m'isoler quelques soirées au Reflet Médicis ou au Forum des Images.

    Courtes notules sur deux films japonais découverts à cette occasion.

     

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  • Dark Water

    L'enfant oublié à l'école

     

    DARK WATER (HONOGURAI MIZU NO SOKO KARA, 2002) – Hideo Nakata

    Après The Ring, Hideo Nakata impose un autre film d'horreur devenu désormais culte. Cependant, Dark Water, au-delà de son subtil sens de la mise en scène, s'impose comme une œuvre d'une poignante résolution. Le film n'est pas seulement le représentant d'un style d'horreur aux antipodes du modèle américain, mais aussi un bouleversant récit sur la relation parent-enfant.

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  • Elégie orientale

    Fantômes de la douleur

     

    ELEGIE ORIENTALE (VOSTOCHNAYA ELEGIA, 1996) – Alexander Sokourov

    Court-métrage documentaire d'une vingtaine de minutes, le film de Sokourov est d'une envoûtante nostalgie.

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  • Je ne regrette rien de ma jeunesse

    Idéalisme, quand tu nous tiens...

     

    JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE (WAGA SEISHUN NI KUINASHI, 1947) – Akira Kurosawa

    Parmi les nombreux films d'Akira Kurosawa qui ressortent actuellement chez Wild Side, Je ne regrette rien de ma jeunesse est un inédit surprenant au sein de sa carrière. Réalisé juste avant les films avec « sa muse » Toshiro Mifune, Je ne regrette de ma jeunesse dresse un portrait de femme à travers les âges, fait surprenant dans la carrière d'un cinéaste aussi marqué par les figures masculines, et l'interrogation constante de la virilité et des codes d'honneur des hommes. Ce ponctuel virage au féminin révèle, tout en restant fidèle au sens esthétique et à la noirceur du cinéaste, un surprenant idéalisme.

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  • Notre Petite Soeur

    L'éternité et une plage

     

    NOTRE PETITE SŒUR (UMIMACHI DIARY) – Hirokazu Koreeda

     

    Avec Notre Petite sœur, Hirokazu Koreeda confirme le chemin, total, vers la lumière entrepris avec I Wish, nos vœux secrets, trois ans plus tôt. La noirceur de Nobody Knows s'est estompée, le regard cinglant et glaçant sur la famille ou la société de Still Walking et Air Doll s'est mué en une tendre observation des rites conviviaux et quotidiens.

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  • Le Garçon et la bête

    Bête de substitution

     

    LE GARÇON ET LA BETE (BAKEMONO NO KO) – Mamoru Hosoda

     

    Le Garçon et la Bête part malheureusement d'un handicap, celui-là même qui ternissait Ame et Yuki : l'évidente inspiration trouvée chez Ghibli pour les premiers pas de son récit, forçant le parallèle. L'idée première du nouveau film d'Hosoda renvoie directement au Voyage de Chihiro, par sa logique d'un jeune héros fragile propulsé dans un monde plus monstrueux, glissé en marge des ruelles sombres. Fort heureusement, la comparaison se limite rapidement à ces quelques motifs, puisque Le Garçon et la Bête rejoint une fantaisie burlesque plus proche de celle déployée sur Summer Wars. Le film, tout en peaufinant les thèmes et les jeux esthétiques chers à Hosoda, indique néanmoins une certaine vanité de son cinéma : la simplification extrême de son propos et de ses émotions dirige l'apparente ambition du projet vers un film d'animation finalement très limité.

     

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  • Gosses de Tokyo

     Un jeu muet de ressemblances

     

    GOSSES DE TOKYO (OTONA NO MIRU EHON. UMARETE WA MITA KEREDO, 1932) – Yasujiro Ozu

     

    Gosses de Tokyo est le spectre muet d'Ohayo (Bonjour). Mais il est aussi le prolongement de deux autres oeuvres de la période muette d'Ozu, Choeur de Tokyo et Une Auberge à Tokyo. Le film fait parti de cet ensemble de films dédié au thème de l'enfant japonais, guidé par un langage enfantin et ludique, bercé par une certaine innocence grave au gré des petites péripéties quotidiennes à autour de trois pommes. Plus exactement, il encapsule totalement la vision d'un cinéma muet porté par sa capacité à cristalliser le « livre d'images » (ehon) de l'enfance.

     

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  • La Maison au toit rouge

    La maison ébranlée

    LA MAISON AU TOIT ROUGE (CHIISAI OUCHI, 2014) – Yôji Yamada

    Le film de Yôji Yamada émeut dans la reconstitution qu'il exige, reconstitution qui s'établit non seulement dans la période de l'avant-guerre, mais également par la vision du mélodrame à l'ancienne qu'il transmet. L'image de la petite maison se fait symbole d'un petit bonheur bourgeois dans toutes ses contradictions, et encapsule les désirs de ses deux figures féminines, la maîtresse de maison Tokiko (Takako Matsu) et sa servante Taki (Haru Kuroki), narratrice de l'histoire.

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