Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinéma japonais

  • Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis

    Une femme abstraite

    SUIS-MOI JE TE FUIS / FUIS-MOI JE TE SUIS (HONKI NO SHIRUSHI 本気のしるし, Kôji Fukada)

    Est-ce un faux pas pour Kôji Fukada ? Le diptyque Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis, monté à partir d'une série adaptant un manga de Mochiru Hoshisato, apparaît aux antipodes de tout ce qui faisait la force de ce cinéaste. Scénario interminable et répétitif, interprétations forcées, relations hommes-femmes incompréhensibles... Nul doute que l'écriture de cette chronique pour le blog est un crève-coeur, tout comme le furent les presque quatre heures de visionnage de cette histoire.

    Lire la suite

  • Drive My Car

    Distances et ambitions

    DRIVE MY CAR (ドライブ・マイ・カー) – Ryûsuke Hamaguchi

    En tant que film-fleuve liant plusieurs thématiques aux portraits de ses personnages, Drive My Car semble aussi abouti et profond qu'un autre film de son réalisateur, Happy Hour, qui ne durait pas moins de cinq heures. Le sens du collectif, l'importance de l'atelier théâtral, la lenteur de révélation des secrets et des douleurs dissimulés comme les tensions entre les hommes et les femmes ou les générations se retrouvent en effet dans Drive My Car. De même, l'écriture du film démontre une propension à tendre vers l'universel, jusqu'à inclure une mise en abîme plurilinguistique, une mise en scène de Oncle Vania d'Anton Tchekhov avec des comédiens d'origines différentes. Pourtant, s'il impressionne par sa rigueur et l'ambition de son propos, ce dernier long-métrage de Hamaguchi n'est pas non plus sans atteindre certaines limites : il s'y joue à la fois la quintessence d'un style singulier et innovant et les signes de sa mise en péril.

    Lire la suite

  • La Chance sourit à Mme Nikuko

    Le problème du contraste

    LA CHANCE SOURIT À MADAME NIKUKO (Gyôko no Nikuko-chan 漁港の肉子ちゃん, 2021) – Ayumu Watanabe

    Il y a deux mouvements contraires dans La Chance sourit à Mme Nikuko, nouveau long-métrage de Ayumu Watanabe après Les Enfants de la mer (2019). La dualité qui traverse tout le film, depuis ses personnages en contraste, Mme Nikuko et sa fille Kikurin, jusqu'aux partis pris esthétiques parfois radicaux, se révèle problématique car fait passer les plus indécents messages au prétexte du langage de l'animation.

    Lire la suite

  • Contes du hasard et autres fantaisies

    En quête d'imagination

    CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES (GÛZEN TO SÔZÔ 偶然と想像) – Ryûsuke Hamaguchi

    Quelques années après Asako, Hamaguchi réalise Contes du hasard et autres fantaisies, qu'il explique avoir envisagé comme un recueil de nouvelles. En effet, le film est monté à la manière d'un triptyque, où les thèmes du titre sont interrogés à travers trois courts-métrages sans lien apparent. S'il fait preuve d'une rigueur toute formelle dans son scénario et sa mise en scène, l'exercice de style ne convainc pas toujours et pointe les limites d'un cinéma qui peine à muter depuis deux ans.

    Lire la suite

  • The Cornered Mouse Dreams of Cheese

    Une relation nébuleuse

    THE CORNERED MOUSE DREAMS OF CHEESE (KYÛSO HA CHÎZU NO YUME O MIRU 窮鼠はチーズの夢を見る, 2020) – Yukisada Isao

    Quelques années après le fascinant Pink and Gray, Yukisada Isao adapte un manga BL de Mizushiro Setona. À partir de cette catégorie éditoriale dont le film est tiré, le BL (Boys' Love), Yukisada cherche à s'inscrire dans la lignée de certaines grandes histoires d'amour impossibles du cinéma et tente, dans un film inégal, quelques ouvertures vers des questions de société.

    Lire la suite

  • 『岸辺の旅』批評

    『岸辺の旅』(黒沢清. 2015年)

    2015年に『岸辺の旅』を初めて見ましたが、当時はあまり面白いと思いませんでした。私は黒沢清監督のホラー映画が好きで、そちらに興味がありました。私を映画に連れて行ってくれた日本人の友達は『岸辺の旅』がとても気に入りました。友達の意見を聞きながら私は大きな違いが感じて、ちょっと寂しくなりました。

    Lire la suite

  • Critique de Vers l'autre rive

    Le lien manquant

     

    VERS L'AUTRE RIVE (KISHIBE NO TABI 岸辺の旅) – Kiyoshi Kurosawa , 2015

    Six ans après la première vision de Vers l'autre rive, le regard a muté, sans doute influencé par (les ravages d') une thèse et la meilleure appréciation d'une culture. Malgré le souvenir des déceptions qu'il avait suscité à sa sortie, ce long-métrage trouve parfaitement sa place dans la filmographie du cinéaste. Ses réflexions sur le couple et la mort, sa relecture du deuil et du fantôme suscitent une émotion plus grande, parfois enrichies par certaines spécificités culturelles.

    Lire la suite

  • Critique de Hospitalité

    Un Jeu de combinaisons

    HOSPITALITÉ (KANTAI 歓待, 2010) – Kôji Fukada

    Les films de Kôji Fukada s'éclairent les uns les autres comme ces autres filmographies kaléidoscopiques – celles d'Éric Rohmer, influence majeure sur Au Revoir l'été, d'Hong Sang-soo dans cette même filiation, ou encore de Yasujirô Ozu. Hospitalité, l'un des premiers longs-métrages de Fukada, sort en France plus de dix ans après sa réalisation. Dans le calendrier des sorties, il succède à d'autres œuvres réalisées après-coup, et au succès justifié, d'Au Revoir l'été au Soupir des Vagues, en passant par Harmonium, Sayonara ou L'Infirmière. Hospitalité complète cette filmographie plus qu'il ne l'innove car il doit son intérêt au geste rétrospectif qu'il engage, réaffirmant des motifs narratifs et esthétiques déjà éprouvés.

    Lire la suite

  • Bilan de l'année 2020

    LES ŒUVRES ASIATIQUES DE 2020

    Longs métrages, courts métrages et séries

    Pour cette année qui nous a chamboulés, qui a vu les salles se fermer et les écrans d'intérieur s'illuminer, pas de traditionnel top. Ni l'envie ni l'intérêt ne furent présents pour s'engager à comparer, classer, hiérarchiser. Les années précédentes, j'élaborais toujours mon top avec un grand plaisir, aimant replonger dans mes souvenirs des salles obscures et me remémorer les expériences cinématographiques. Cette fois-ci, l'ombre et les lumières n'ont pas dansé, les voisins de rangées ont été absents, et les réels souvenirs de cinéma n'existent que faiblement dans ma mémoire. Je ne voyais pas d'intérêt à raviver ces bribes qui me rendent amère plus qu'enthousiaste.

    Pourtant, je tenais à partager la découverte de certaines œuvres, la plupart vues en intérieur, dans un usuel bilan annuel. A la place du top figure donc un abécédaire de séries, films et courts-métrages asiatiques qui ont émerveillé le regard, fait crépiter le cerveau ou apporté un fin plaisir entre les instants difficiles.

    Une liste donc, dans l'ordre alphabétique et laissée au bon jugement de mes quelques lecteurs.

    Belle et heureuse année 2021 à toutes et à tous. Qu'elle nous permette de revenir en douceur vers nos habitudes cinéphiles et nous apporte émotion et réflexion.

    Lire la suite

  • Pink and Gray

    Jeux de rôles

     

    PINK AND GRAY (ピンクとグレー, 2015) – Isao YUKISADA

    Inédit en France, Pink and Gray adapte le roman éponyme de la pop idol Shigeaki Katô, qui s'inspire de l'univers médiatique dans lequel il évolue pour son histoire. Débutant de manière classique à la manière d'un seishun eiga (青春映画 - littéralement film sur la jeunesse, mais aussi film initiatique), le film suit l'évolution contrastée de deux amis d'enfance, de l'invisibilité vers la gloire. Le drame à l'ouverture – le suicide de la star Rengo, imposé sans ménagement à l'écran – cache bien plus que ces premiers éléments de scénario.

    Lire la suite