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Top Cinéma 2018

TOP TEN 2018
 
Si cette année fut riche en événements pour ma part, et si le temps ne me fut guère laissée pour remplir les colonnes de ce blog, la fibre cinéphile a tout de même résisté aux changements. Si j'ai certes vus moins de films qu'à l'habituelle, j'ai à mon actif une bonne centaine d'oeuvres visionnées en salles, ce qui permet de proposer le traditionnel top de l'année.
Constatons que cette année fut très belle sur le continent américain comme asiatique. D'une part, l'on eut le plaisir de découvrir de beaux films indépendants très sensibles, souvent signés par de jeunes réalisatrices, comme de faire face au renouvellement de cinéastes confirmés (Andersen, McDonagh, Spielberg...). De l'autre côté du blog, le Japon ne fut pas en reste avec sa Palme d'or, mais aussi la venue d'anciennes comme de nouvelles têtes*. L'animation japonaise fut cependant en deçà des réussites, avec plusieurs films inégaux et décevants - la sortie du virevoltant Penguin Highway y remédiera peut-être l'an prochain. Côté Chine, il faut souligner l'original Une Pluie sans fin et les dernières oeuvres de Wang Bing. La Corée fut dominée par l'une des plus grandes injustices cannoises de ces dernières années, le sidérant Burning, nouveau chef d'oeuvre de Lee Chang-dong.
(*le film Senses ne fut pas intégré dans le compte-rendu de cette année puisqu'il a déjà été intégré dans le top 2017. Il n'en reste pas moins l'un des films japonais les plus impressionnants de l'année)
 
 
Merci aux quelques visiteurs de ce blog ainsi qu'aux internautes qui me suivent et me commentent sur les réseaux sociaux.
Bonne année 2019 à tous !
 
 

1 -  散歩する侵略者 / 予兆 散歩する侵略者 
Avant que nous disparaissions / Invasion (Kiyoshi Kurosawa)

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C'est donc Kurosawa qui remporte le top de cette année avec son incroyable diptyque, nouvel ovni dans sa filmographie décidément mutante.
De ces invasions "dans la tranquillité" naît une vision acerbe sur une société impuissante face au mal, se laissant envahir sans même avoir le temps de réagir. Mais la métaphore, loin d'être didactique, se crée à travers deux films choraux furieusement bigarrés, où l'amour sincère se heurte à la cruauté malicieuse. Kurosawa s'en donne à coeur joie, entre l'humour absurde de sa mise en scène (les scènes d'action du premier volet), des acteurs hallucinés (grinçant duo Sometani / Higashide dans la seconde partie), sa dérision des autorités, le mélange d'effroi et d'émotion, et le sang-froid de ses personnages féminins, seuls repères dans ce monde chaotique.
 
2 - 버닝 (Lee Chang-dong)

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Lee Chang-dong signe de nouveau un film puissant et terrassant. Une disparition inexplicable met à nu les douleurs de son jeune personnage, et par-là les contrastes de pouvoir d'une société entière. Indispensable.
 
3 - Leave no Trace (Debra Granik)

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La beauté de ce film surgit dans sa limpidité des rapports père-fille, la maladresse innocente de sa comédienne, et la tendresse de la nature. Debra Granik laisse parler la poésie de ceux qui fuient, ceux qui étouffent. 
 
4 - Phantom Thread  (Paul Thomas Anderson)

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Cette improbable histoire d'amour empoisonnée ne pouvait que se tisser par la mise en scène magistrale d'un monde de luxe et de son tyran mégalo. Puissant, trouble, envoûtant.
 
5 - Una Questione Privata (Paolo & Vittorio Taviani)

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Passé inaperçu, il a le charme des films intemporels. S'il évoque la résistance italienne au fascisme, celle-ci est toile de fond fantomatique aux troubles du jeune héros. Car dans la violence du présent, la nostalgie nous hante.
 
6 - Incredibles 2 (Brad Bird)

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Le grand film d'animation cette année. Brad Bird réussit à signer une suite meilleure que son convenu premier volet, et lui donne une nouvelle fraîcheur par certes l'inversion habituelle des rôles parentaux, mais aussi une réalisation superbement ébouriffante.
 
7 - The Rider (Chloé Zhao)

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La cinéaste évoque tout en douceur le renoncement de son personnage et trouve la bonne distance dans la frontière entre documentaire et fiction. Dans une photographie superbe, les scènes en plan rapproché avec les chevaux hantent longuement l'esprit.
 
8 - The Post (Steven Spielberg)

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Du pur Spielberg, bien plus subtil et ingénieux que l'indigeste Ready Player One. Le cinéaste tire profit de la belle alchimie de son duo, et a l'audace de créer le suspense à travers de longs échanges diplomatiques dans des salons tamisés. Jusqu'au bout, on reste suspendu aux lèvres de l’élégante Meryl.
 
9 - Kona fer í stríðWoman at War (Benedikt Erlingsson)

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La surprise de l'année, un film frais, dynamique et inventif. Plutôt que ses atours féministes, j'en retiens son allure de fable sur la résistance, porté par le pur plaisir de vagabonder en terres islandaises.
 
10 - 3 Billboards (Martin McDonagh)

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Un film qui ne cessa de me surprendre, par l'évolution de ses personnages et son entrelacement de genres a priori antithétiques. L'exercice finit par déjouer le genre du film de vengeance pour se finir sur une note humaniste.
 
 
MENTION SPECIALE
聲の形 / A Silent Voice (Naoko Yamada)

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Cette année fut malheureusement creuse en matière d'animation japonaise (n'en déplaise aux fans d'Hosoda). La sensible adaptation du manga d'Oima fut une exception : une oeuvre fine attachée à la lente renaissance de son personnage
 
 
AUX PORTES DU TOP

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11 - Becassine (Bruno Podalydès)
12 - The Spy Gone North (Yoon Jong-bin)
13 - Dark River (Clio Barnard)
14 - Une Affaire de famille (Hirokazu Koreeda)
15 - Une Pluie sans fin (Dong Yue)
 
MAIS AUSSI...
Happiness Road, Girl, A Bread Factory, Black Panther, Première année, Au Poste !, Ocean's 8, En Liberté, Don't worry, he won't get far on foot, Transit, The Third Murder, Early Man, Battleship Island, Oh Lucy !, Mary et la fleur de la sorcière...
 
LES FILMS RATES (non vus en salles)
Les Âmes mortes, Amanda, Seule sur la plage la nuit, Takara, Melle de Joncquières, After my Death, Mektoub, 3 Visages, le Poirier et les Garçons sauvages .
 
LES DÉCEPTIONS
Le Grain Bain, Detective Dee 3, Paul Sanchez est revenu !, Vers la lumière
 
 
LE FLOP

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1 - Under The Silver Lake (David Robert Mitchell)
2 - The Shape of Water (Guillermo del Toro)
3 - Ready Player One (Steven Spielberg)

Commentaires

  • Hello
    Tu sais bien que je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton flop mais je vais partir du principe que les films t'ont déçu alors que tu en attendais beaucoup (et non pas qu'ils sont nuls)
    Pour films "ratés" tu veux dire en salle bien évidemment ? j'ai eu un choc sur le moment
    Belle année à toi et que les dieux du cinéma fassent que tu trouves encore du temps pour aller t'encanailler au cinéma et pas que pour des animes japonais

  • Bonjour Oriane, d'abord mes meilleurs voeux pour 2019. Dans ton top, je suis contente de voir Woman at war. Pour Phantom thread, j'ai dû faire un choix pour mon top 25 et je ne l'ai pas retenu mais j'ai trouvé la mise en scène vertigineuse. Un des grands films de l'année. Sinon pour tes "flop", je me sens moins seule pour Le grand bain et La forme de l'eau : deux films qui ne m'ont pas emballée. Bon dimanche.

  • Bonjour, assez d'accord avec votre flop ! Ready Player One est aussi enthousiasmant que totalement douteux, sur le fond et sur la forme. La forme de l'eau est surcôté, et Under the Silver Lake aurait pu être réussi en soignant son finish, ce qui n'est pas le cas. J'ai malheureusement vu trop peu de films dans votre top, mais ai placé Three Billboards en pole position. Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

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