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  • Seventh Code

    Une Fantaisie à la Pierrot

    SEVENTH CODE – Kiyoshi Kurosawa

    Film projeté dans le cadre du festival du Film Japonais Contemporain à la Maison de la Culture du Japon, Seventh Code est un petit ovni glissé dans la filmographie de Kurosawa, entre le romantique Real et son prochain film de fantômes à venir, Journey to the shore, déjà sorti au Japon.

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  • Souvenirs de Marnie

    Un parfum d'enfance...

     

    SOUVENIRS DE MARNIE (OMOIDE NO MÂNÎ) – Hiromasa Yonebayashi

    Après Arrietty et le petit monde des chapardeurs (Karigurashi no Arrietty, 2010), Hiromasa Yonebayashi continue son exploration intime et atmosphérique des rencontres impossibles. Force est de constater qu'à l'inverse de son collègue Goro Miyazaki, qui a signé deux longs-métrages aux partis pris narratifs et esthétiques extrêmement différents, Yonebayashi, un des fidèles assistants d'Hayao Miyazaki, prolonge avec Souvenirs de Marnie son style minimaliste. La discrétion du ton et l'épique renversé à l'échelle de quelques jours d'été le rapprochent cependant plus de Yoshifumi Kondo que du maître Miyazaki. Souvenirs de Marnie a la poésie douce et les emballements nostalgiques de Si tu tends l'oreille (Mimi wo sumaseba, 1995).

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  • FFCP 2014 - 2

    9ÈME ÉDITION DU FESTIVAL DU FFCP – FILM CORÉEN DE PARIS

    3 films d'animation au FFCP

    JOHNNY EXPRESS -Kyungmin Woo

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    Prix du Meilleur Scénario, Johnny Express est un hilarant, car très habile, court-métrage d'animation. En quelques minutes, le film de Kyungmin Woo propose un burlesque et irrésistible humour, où le flegme d'un livreur du cosmos vient provoquer l'apocalypse sur une planète. Le montage joue habilement des codes du film catastrophe, et en amplifie la charge comique et grotesque par le contraste avec ce livreur paresseux et naïf. L'animation 3D rend très bien compte des contrastes de genre et de tons, multipliant les mini-gags visuels à l'intérieur des plans. Un court-métrage direct, efficace et intelligent, qui prouve plus que la cruauté burlesque de son scénario.

     

    PEST – Orom Park et Younghyun Yoo

    Très perturbant, ce court-métrage utilise l'animation comme un moyen de rompre avec ses apparences graphiques. Ainsi, la douceur simple du plan d'ouverture, qui révèle un salon propret où se lit tranquillement un vieux monsieur à lunettes, silhouette au tracé paisible, devient le cadre d'une violence froide et sans pitié. De la même manière, le visage comique et ballonné des deux policiers venus inspecter la maison, fera grincer des dents lors de leur fracas surréaliste contre le sol. Les différences de proportions sont énormes entre les actes effectués et la violence déchaînée, et entre le style employé et l'action perpétrée par ces personnages. Le basculement du cadre lisse et propre a quelque chose du malaise d'Haneke dans ce troublant Pest.

     

    THE FAKE – Sang-ho Yeon

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    The Fake est le second long-métrage de Sang-ho Yeon après The King of Pigs (2011), devant sortir logiquement sur nos écrans français en 2015 (je ne détaillerai pas ici le gouffre en ce concerne la distribution, hélas bien pauvre, des films d'animation d'origine coréenne).

    Assez curieusement le film pêchait dans son animation, peu novatrice, volontiers réaliste et simple dans ses choix de composition du cadre, de montage et de traitement sonore et visuel. Dès lors, The Fake surprend et ébranle par la texture riche de son scénario, mais déçoit par la platitude du traitement graphique. Au final, c'est bien plus l'écriture du film qui soutient la charge politique, plutôt que l'animation, à la présence alors peu justifiée.

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    The Fake interroge l'impact de la religion au sein d'une zone rurale à travers le récit d'une escroquerie. La scène d'ouverture est saisissante où une jeune curé, après avoir subi les conseils autant que les discours menaçants d'une poignée de mafieux, pénètre dans l'église moderne. S'y jouent, succédant à ces échanges quasi-scorsesiens, les impressionnantes prières de campagnards en larmes, se frappant contre le sol ou prêchant le ciel avec torpeur. Le regard cinglant porté sur la folie de la croyance, dans tout ce qu'elle a d'excessif et d'exclusif, n'est pas sans rappeler celui de Lee Chang-dong dans Secret Sunshine (2007). Le film ausculte en effet, à travers une galerie de personnages, l'atmosphère si particulière d'une communauté rurale, repliée sur la valorisation à la fois de l'esprit de groupe et de règles d'exclusion. La marginalisation devient un lent processus fondé sur les rumeurs, les sous-entendus et les regards méfiants, les jeux de manipulation. À ce niveau, si la corruption provient dès le départ des faux miracles religieux, la suite du film révèle peu à peu cette contamination du faux et de l'apparence sur toutes les cellules de la communauté.

    fake-retour.jpg Le scénario s'attache à la figure controversée de Min-Chul, le père de famille qui revient dans son village et s'aperçoit de l'escroquerie. Ironie du sort, à la manière du protagoniste de The Chaser (Hong-jin Na, 2008), ce personnage détenant la vérité se révèle également irrécupérable. Cependant, loin de construire un itinéraire rehaussant la moralité de ses protagonistes, le film en renverse souvent les figures les plus optimistes, tel le jeune prêtre. En cela, The Fake est gagné par un désespoir parfois difficile à encourager.

    L'animation de Sang-ho Yeon tient sa singularité surtout au niveau des teintes de ses plans. Les couleurs et les décors, très réalistes, sont baignés dans cette froideur boueuse que seule le rouge du monastère vient quelque peu contrebalancer. Au vu de la tournure du scénario, de la violence déchaînée et de l'audace de la critique portée à la religion et à la corruption, l'animation de ce film devient non pas un outil de création mais un intermédiaire de transmission d'un propos engagé. Elle permet d'incarner une violence considérée comme invisible et de révéler derrière toutes les escroqueries, tous les trafics possibles, leur froide réalité.