Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis
Critique de La Frappe (Sung-hyung Yoon)
Revers et contre tout
LA FRAPPE (PASUGGUN) - Sung-hyung Yoon
Surprenant premier film, La Frappe ne cesse de contredire les chemins qu’il emprunte. Chaque personnage échappe à l’image qu’il semblait renvoyer, où la rudesse de l’un cache par exemple une profonde délicatesse. Les bourreaux supposés sont tout autant victimes, tandis qu’au scénario, les pistes sur l’origine du suicide ne cessent de se contredire. C’est le choix de l’adolescence qui permet au jeune réalisateur de jouer sur ce brouillage constant : espace où l’identité commence seulement à se construire, et où chacun mime l’autre, s’enrobe de postures prises à droite à gauche et peine à assumer son réel ressenti. Film multiple, par cette succession de posture, comme par sa fragmentation au montage, La Frappe est une réussite qui soulève ce désir, celui de voir très prochainement la seconde réalisation de Sung-hyung Yoon sur nos écrans.