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Tales of Vesperia

Chevaliers en animation

TALES OF VESPERIA : THE FIRST STRIKE (2009) – Kanta Kamei

Au sein du grand nombre de productions Tales of… , des jeux vidéos adaptées en séries ou en films animés, Tales of Vesperia s'avère l'une des propositions les plus réussies, échappant aux échecs d'autres exemples comme Tales of the Abyss, Tales of Phantasia ou Tales of Eternia. Généralement, les adaptations peinent à proposer un développement narratif nécessaire pour enrichir le jeu d'origine, présentant des personnages plats et des intrigues sans accroche réelle tout en ne rendant qu'en partie compte des univers d'origine.

Tales of Vesperia : the First Strike est réalisé sous l'égide du grand studio I.G. Production, qui est aussi à l'origine de l'animation de créations réussies comme Miss Hokusai (Keiichi Hara, 2015) ou la série Attack On Titans (Tetsurô Araki, 2013-). Ensuite, ce film se révèle un prequel à l'intrigue du jeu vidéo, ce qui permet de présenter un récit plus original et de remanier les enjeux du récit central, ainsi que de mieux définir les caractéristiques des personnages. D'emblée, le travail des équipes du studio I.G se fait sentir dans les qualités graphiques de grande beauté du film. La création de l'univers du récit est minutieuse, de même que l'animation des arrières-plans et des détails. Le directeur artistique, Hiroshi Ono, a aussi travaillé sur les décors de Kiki la petite sorcière (Hayao Miyazaki, 1989) ou de Lettre à Momo (Hiroyuki Okiura, 2011). Son goût pour la représentation d'échoppes et de magasins artisanaux minimalistes ressort et immerge tout de suite le spectateur dans une atmosphère moyenâgeuse.

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De même, la nature et la constitution provinciale de ce monde fantastique agissent en contraste avec la discipline chevalière que doivent respecter les héros. Cette touche artistique permet de jouer avec le genre de l'action et le thème du militaire en leur adressant une ambiance plus mystérieuse. Les forêts et les montagnes sauvages englobent les petites rues et les fortifications où évoluent les jeunes Yuri et Flynn. L'intrigue en elle-même a plus à faire avec la nature et le milieu végétal, empruntant par ailleurs à Princesse Mononoke (H.Miyazaki, 1997) sa séquence d'ouverture, et l'univers de Tales of Vesperia rappelle parfois la fantaisie forestière d'un de ses contemporains, le film Origine (Keiichi Sugiyami, 2006). L'animation des éléments magiques demeure très élégante, notamment parce que les choix de couleurs et d'éclairage ne versent ni dans le grotesque ni dans le tape-à-l'oeil. Ces qualités visuelles contribuent ainsi à rendre l'ensemble du film agréable et efficace, où même les séquences de combat ne restent pas illisibles ou saturées d'éléments, allant vers la clarté.

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Le graphisme des personnages, fixé par Tokoyuki Matsutake, répond à la même volonté. Les traits sont fins, simples et les teintes des visages douces. Ensuite, sur le plan des caractéristiques, Tales of Vesperia n'échappe à un certain stéréotype de la rivalité entre deux héros opposés autant sur le plan caractériel, moral, que physique. Yuri est un jeune homme porté par un fort sens de la justice, d'un caractère plus rebelle que le blond Flynn, un peu plus réservé et respectueux de l'autorité. Le prequel accompagne le mélange de rivalité et d'amitié qui porte leur relation, cerne aussi l'importance des liens collectifs et de la dynamique de groupe. En particulier, la figure du chef, à la fois modèle et ombre paternelle de substitution (Niren) a une certaine importance dans l'histoire et joue un rôle dans l'évolution de Yuri. En cela,on peut adresser au film un regard plus critique, non seulement dans le retour à des poncifs classiques, quoique convaincants et illustrés par des personnages attachants, mais aussi dans l'éloge dissimulé à l'autorité et aux formations militaires. Tales of Vesperia reste en somme un pur film de chevalerie, reconquis à travers le sens plus japonais de la communauté et de la discipline de groupe.

 

 

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