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Jazz In Japan 2014

JAZZ IN JAPAN 2014

 

Rencontre entre des chants shômyo de moines bouddhistes

et des improvisations de musiciens de jazz japonais.

Le vendredi 7 mars 2014 à la Maison de la Culture du Japon

L'an dernier, Jazz in Japan avait fait venir le saxophoniste-DJ Naruyoshi Kikuchi, un concert que je n'avais pas chroniqué tant la marchandise avait été trompeuse. Non loin d'accuser le manque de talent de Kikuchi, le problème venait surtout d'une organisation et de complications qui l'avait privé de son groupe habituel, laissant le musicien seul sur scène avec sa table de mixage.

Le même problème d'organisation se ressent sur Jazz in Japan 2014 : autant les musiciens invités se sont révélés épatants, autant la complexité et l'inutile emphase de la mise en scène ont dé-dynamisé l'ensemble. Le concert s'est ainsi révélé très chaotique, marqué par de longs moments de flottements gênants ne permettant pas de profiter pleinement d'une continuité musicale.

L'idée de ce concert se révèle pourtant étonnante : convier des jazzmen différents à composer des morceaux en fonction de chants mantra et sutra portés sur scène par une dizaine de moines bouddhistes. L'ensemble proposé se révèle étonnant, à des degrés plus ou moins variables de qualité. Le premier morceau ouvre ainsi sur une douce et prudente composition entre les moines et le guitariste Hirofumi Okamoto, partition agréable mais très attendue. Là où l'éclectisme surgit, c'est avec l'arrivée des deux guitares électriques, que les musiciens Kumi Adachi et Jun Kajiwara. Le son le guitare de l'excellente Kumi Adachi en particulier vient s'accorder à merveille avec le rythme des prières, créant un alliage sonore surprenant pour les oreilles, et étrangement onirique. La composition du dernier invité, guest star du concert puisqu'il s'agissait du célèbre trompettiste Terumasa Hino, valait aussi le détour. Le jazzman utilisa une série d'instruments singuliers, de percussions à des coquillages dans des compositions plutôt originales.

Evidemment, ce concert valait le détour pour ses interprètes et l'originalité proposée. Les moines, très concentrés, partageaient leurs exercices quotidiens avec les improvisations des excellents musiciens de jazz. Mais la rigidité de l'organisation, la surcharge de stands touristiques à l'entrée, ou en marge de la scène, empêchaient les musiciens de véritablement constituer la dynamique du groupe. Ainsi, l'énergie du jazz n'apparut que sur le dernier morceau, non prévu au programme et improvisé par les musiciens. Bien dommage.



Ici : le site de Jazz in Japan

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