Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis
11ème Festival du Film Coréen à Paris
11ÈME ÉDITION DU FESTIVAL DU FILM CORÉEN À PARIS
Le cap passé des 10 ans semble donner un regain de maturité cette année au FFCP. Ainsi, si je tempérais l'année dernière contre un festival – néanmoins cher à mes yeux depuis le début – pour les nombreux soucis organisationnels encore accumulés au fil des éditions (problèmes pénibles dans le sous-titrage des films, longs retards pour des projections...), je reviens cette fois-ci sur les reproches que j'ai pu adresser. Un effort considérable fut noté sur les sous-titres, cette fois-ci bien synchronisés et aux coquilles plus rares, mais aussi dans l'accueil chaleureux et bien tenu d'un jour à l'autre. La bonne qualité de l'organisation est d'autant plus louable qu'elle fut confrontée à un inattendu et foudroyant succès du festival : les files d'attente furent longues, avec la population coréenne de Paris venue en masse, les grands amoureux du pays du Soleil Levant fidèles au rendez-vous, les refus aux grosses séances furent nombreux, et les salles se remplirent même pour les documentaires et les vieux films. Le petit regret de s'être vue refouler pour The Age of Shadows, dernier opus de Kim Jee-woon, fut cependant vite contrebalancé par la bonne ambiance régnante et de manière générale le plaisir de voir autant de spectateurs, qu'ils soient Coréens ou Français, curieux et enthousiastes face à cette cinématographie.
En outre, cette année fut exceptionnelle de par la très bonne qualité des films présents – et pour lesquels le bouche à oreille fonctionna sûrement. Le thriller, comme toujours, confirma sa force et sa grande maîtrise visuelle et rythmique ; mais le cinéma indépendant fut, encore plus cette année, tout aussi vital, ouvrant de nouvelles pistes sensibles au sein de ce paysage.
Cette grande question se pose dès lors : quand les grands distributeurs internationaux se détourneront-ils des Marvel actuels, plombants de répétition, pour embrasser cette folle vitalité déjà à l'oeuvre l'an dernier (avec Train to Busan, Man on High Heels, Veteran – ce dernier étant malheureusement resté inédit), et qui s'enrichit encore cette année (avec Tunnel, Inside Men, Asura...) ? Les films de genre coréens se révèlent mille fois profonds, et mille fois plus jouissifs, que les plus revisitées des franchises de super-héros américains.
Ainsi, lançons-nous dans un petit tour des 8 films découverts cette année...