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Detective Dee

DETECTIVE DEE ET LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTOME - Tsui Hark

 

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Tsui Hark était assurément à l'honneur durant le mois de mai, son dernier film figurant à la fois sur les couvertures pourtant souvent rivales de Positif et Cahiers du Cinéma. Detective Dee y est présenté comme son grand retour. Difficile pour moi de juger si ce film annonce vraiment le come-back du réalisateur, connaissant très peu sa filmographie et ce genre cinématographique en vogue en Chine, toujours est-il que ce succès d'une aventure épique et historique s'avère compréhensible, Detective Dee étant un film efficace dans ses intentions et sa réalisation tout à fait honorables.

deeimpé.jpgHistoire et divertissement

Tsui Hark reprend ainsi le personnage historique du juge Ti, ou Dee pour le prononcer à l'anglaise, celui-là même qui inspire les actuels polars de Frédéric Lenormand, les Nouvelles enquêtes du juge Ti. Le film se fixe deux objectifs : rester fidèle aux enjeux historiques de l'époque, et livre un divertissement complet, autant sur un plan visuel époustouflant que sonore. Quoi de mieux que cette intrigue politique pour permettre de mettre à nu les dissensions au sein de l'Empire, entre les peuples qui critiquent la nouvelle Reine, les clans ennemis et les conspirations contre le pouvoir. La reconstitution est de taille, ayant recours à des effets spéciaux visuels parfois trop artificiels ou tape-à-l'oeil mais non moins impressionnants.

 

Retour aux légendes

Chorégraphies et décors se prêtent au jeu d'une action « flamboyante », parce qu'elle tournedeeaction.jpg autour du thème du feu, mais rejoint aussi une gamme de couleurs chaudes propres à l'Impératrice. Doré des costumes, rouge des capes qui claquent, orange des bannières qui volent. Tout un imaginaire chinois est retrouvé dans ce film, à travers une intrigue inexplicable et des phénomènes mystiques peu à peu supplantés par l'explication scientifique (les corps qui brûlent, l'apparition du prêtre sous forme d'un cerf). Ceci rappelle la méthode de Sherlock Holmes. Cependant, si le scénario du film de Guy Ritchie était d'une simplicité et d'un conventionnalisme déconcertants, Détective Dee réussit à captiver. Car le protagoniste principal n’est pas le seul à tendre ses efforts vers la résolution. D'autres, motivés par diverses raisons, font preuve d'autant intelligence et ruse, émettent des hypothèses, devancent le détective ou entravent son parcours. Le personnage de l'albinos (qui a par ailleurs conquis pas mal de cœurs féminins à la sortie du film...) en est l'exemple, dont la quête est aussi passionnante que celle de Dee. Ce dernier suit ainsi un parcours tortueux avant d'accéder à la vérité, dérouté par de multiples rebondissements, attaques, ou entraîné par de fausses pistes (celle du poison dans la gourde, explication qui semble évidente de prime abord, sertie par de gros plans trompeurs sur l'objet)

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Notre cher détective, interprété par un Andrew Lau toujours au mieux de sa forme, voit ainsi son intelligence mise à l'épreuve. Ce n'est pas seulement l'enquête qui met à mal son esprit, mais bien plus les pressions politiques qui s'exercent des deux côtés, entre l'Impératrice autoritaire et les clans ennemis qui lui reprochent de la servir. Or, et c'est sur ce point que Détective Dee doit son brio, tout le film tend à démontrer l'apolitisme du personnage, qui se veut au service de l'enquête et non du parti. Dee est tiraillé par le doute vis à vis de cette question, tente d'échapper au choix et se présente ainsi comme un véritable détective, marginal et indépendant, et non plus comme le juge qu'il a été autrefois. Il cherche à échapper à la lutte quasi-féministe engagée par l'Impératrice, ou aux provocations parfois sexistes de ses détracteurs, refuse d'écouter tout prosélytisme et s'accroche au mystère. Au final, la seule solution que trouvera Dee pour échapper à toutes ces pressions, c'est l'isolement dans les Bas-fonds, certes dû au danger du soleil, mais aussi symboliquement lié à son statut d'errance solitaire et détachée de la société.

 

Enfin, et il faut souligner ce point, les interprétations amènent beaucoup de charme au film,deemystique.jpg d'autant plus que les personnages s'avèrent assez finement travaillés. Une bonne partie des stars de cinéma en Chine sont d'excellents acteurs (contrairement à une bonne pléiade d'acteurs français renommés...). Andrew Lau, l'heureux réalisateur d'Infernal Affairs, incarne le sombre Dee avec classe et sobriété, donnant toujours du charisme à ses personnages. Carina Lau, femme du Tony Leung d'Infernal Affairs, dans le rôle ambiguë de l'Impératrice peu présente à l'écran, réussit à impressionner. Tony Leung Ka Fai (à ne pas confondre avec le mari de Carina Lau...) prête comme toujours son physique sournois au rôle le plus ambivalent. La jolie Li Bingbing ne déçoit pas dans le personnage mi-fragile et mi-menaçant du jeune bras droit de l'Impératrice. Le jeune Chao Deng incarne un albinos charismatique assez inoubliable. 

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Commentaires

  • Bonjour Oriane/Lysao/Mirabelle, d'abord bravo pour ce nouveau blog (je le lirai plus attentivement après le 14 juillet). Concernant Détective Dee, j'ai adoré ce film au suspense haletant, très beau visuellement. Un régal. J'en redemande des films de cette qualité. Bonne après-midi.

  • Bonjour Dasola, merci pour ce gentil commentaire !
    Il est vrai que Detective Dee a été une bonne surprise qui a heureusement plu à bcp de spectateurs ou critiques. Je ne m'attendais pas à grand chose lors de sa sortie, juste à de l'action bien menée et j'ai été agréablement surprise par l'intrigue et les psgs. A bientôt !

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